La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger Bonjour tristesse

février 1996 | Le Matricule des Anges n°15 | par Eric Naulleau

Les Fenêtres murées

La quatrième de couverture ne rameute rien moins que Kafka, Gaddis, Joyce, Musil et Doderer -hyperbole éditoriale d’une démesure co(s)mique-, ce qui promettrait une sévère migraine aux futurs rédacteurs d’Actes Sud s’il ne se trouvait en outre précisé que « Les Fenêtres murées est l’unique roman -écrit en sa jeunesse roumaine- d’un homme qui, détourné de l’écriture par des évènements tragiques, s’est installé en France où il vit toujours »
Excepté quelques accès de psittacisme, le narrateur anonyme ne paraît dans un premier temps guère se distinguer de l’ordinaire condition humaine. Il se réveille chaque matin aux côtés d’une fidèle compagne : la Tristesse qu’il trompe hebdomadairement -le mardi- avec une certaine Kati et, au hasard de longues promenades, entretient un silencieux commerce aussi bien avec des passants inconnus qu’avec des façades décrépites ou des chiens errants.
Mais, à vrai dire, notre quidam déambule « dans une réalité particulière, comme dans les rêves, où les objets peuvent se transformer à tout moment selon le déroulement des aventures intérieures ». Dans cette dimension parallèle et clandestine tous les phénomènes perçus se diffractent au gré d’un prisme mental, pour se recomposer ensuite selon des rapprochements inattendus : « Le bois sculpté me déprime, il me donne une sensation d’étouffement que je ne m’explique pas ». Le récit progresse ainsi entre chien et loup, tandis que son lecteur se laisse porter par un flux onirique continu, captif d’un charme que la belle traduction d’Alain Paruit ne contribue donc pas à rompre.
A force de concevoir des choses étranges, des choses étranges finissent par survenir, comme disait (à peu près) Michel Simon dans Drôle de drame. On ne sait si les événements qui suivent relèvent du délire paranoïaque.
Car finalement, au centre de ce livre, demeure une question propice à bien des insomnies : « Qui pourrait démonter les milliers de leviers cachés grâce auxquels, de l’intérieur, le reflet des objets qui nous entourent nous manipule, modifie nos impressions et parfois nos décisions les plus importantes ? »

Les Fenêtres murées
Alexandre Vona
Traduit du roumain par Alain Paruit
Actes Sud
304 pages, 148 FF

Bonjour tristesse Par Eric Naulleau
Le Matricule des Anges n°15 , février 1996.
LMDA PDF n°15
4,00