Après quelques heures passées aux côtés de l’écrivain, l’exploration de sa bibliothèque est sans surprise, non sans découverte. Rangée par disciplines, deux pièces mitoyennes la contiennent. La première est celle des ouvrages à tendance scientifique. Les pères fondateurs de l’entomologie (Brehm, Chenu, Fabre, le Comte de Catelnau avec son Histoire naturelle des insectes et des coléoptères) côtoient l’Histoire naturelle de Buffon, ou encore Les Lettres édifiantes des jésuites, un classique fondateur de l’anthropologie dont Pierre Bergounioux, après Levi-Strauss dit s’être délecté. Un beau pan de mur propose des dizaines de récits de voyage plus contemporains. Pierre Bergounioux parle de ses livres avec une émotion à peine contenue. C’est qu’il les a tous lus !
L’autre pièce, son bureau, est réservée aux ouvrages de philosophie, de sociologie, de littérature. On y trouve les œuvres complètes des incontournables de la littérature française « classique » : Valéry, Montaigne, Pascal, Saint-Simon, Flaubert, Stendhal, Artaud, Bataille, Blanchot etc., mais aussi ceux que Pierre Bergounioux juge incontournables parmi ses pairs : entre autres Réda, Michon, Bon, Simon, Trassard. Et puis, bien sûr, les philosophes, Hegel, Husserl, Foucault, Sartre, Bachelard, Jünger etc. La particularité de cette bibliothèque qui semble dûment réfléchie, méticuleusement rangée, c’est son aspect « œuvres complètes ». À l’évidence -mais il suffit de l’écouter pour s’en rendre compte- Pierre Bergounioux est non seulement un grand lecteur mais aussi un lecteur obstiné, avide de connaître et d’aller au plus profond des choses.
Dossier
Pierre Bergounioux
Les œuvres complètes
juin 1996 | Le Matricule des Anges n°16
Un auteur