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Entretiens Abdourahman A. Waberi "Ecrire le pays réel

juin 1996 | Le Matricule des Anges n°16 | par Dimitris Alexakis

Cahier nomade, le deuxième recueil de Waberi, écrivain djiboutien installé en France, précise une ambition de longue haleine : écrire l’abandon d’un pays, une histoire en marge de l’Histoire, le fait du colonialisme. La parole est ouverte.

Au mois d’août 1966, le général de Gaulle fit escale sur la côte française des Somalis. Une surprise l’attendait dans ce confetti de l ’Empire : des porteurs de pancartes que le gouverneur croyait venus saluer l’homme d’État exigèrent tout bonnement l ’indépendance immédiate (…) du territoire… Blessé, le général fit trois petits entrechats, et s’envola. Le confetti ne devait se détacher de la Métropole qu’une dizaine d’années plus tard. Après le départ du grand homme, beaucoup de cadavres furent retrouvés, gorge tranchée, à la morgue municipale… Le gouverneur de la ville était parvenu à étouffer la mémoire collective, pour longtemps. Mais il avait oublié les bébés - promesse, menace d )’ un futur. Abdourahman A. Waberi avait un an.
Pour qui découvre Djibouti à travers Le Pays sans ombre (1994) et le Cahier nomade (1996), les deux recueils que ce jeune écrivain a publiés aux éditions du Serpent à Plumes, l’indépendance de 1977 apparaît moins comme un arrachement que comme un deuil inaccompli ; un grand nombre de militaires français se trouvent d’ailleurs toujours en poste dans la ville. Au travers de courts textes, à mi-chemin de la nouvelle, de l’enquête journalistique et du conte, Abdourahman A. Waberi sonde la mémoire de son pays natal : une mémoire lacunaire, piégée, passée directement de la main des colons à celle des nouveaux maîtres, experts en rhétorique, charlatans d’indépendance. Il évoque ici cette histoire, le rapport qu’il entretient avec la France, où il est arrivé en 1985 et où il a choisi de vivre, son projet d’écriture : écrire le pays réel et ouvrir Djibouti, cette ville au visage lépreux, à l’universel - cap sur le monde.

On a le sentiment en vous lisant que la présence française à Djibouti était une occupation abstraite, réduite à quelques signes.
C’était effectivement une présence - absence : elle était et est toujours centrée autour de points névralgiques : le port, l’aéroport, les garnisons. Le pays ne présentait pas d’intérêt matériel, mais un intérêt symbolique et stratégique : les Français voulaient affirmer leur présence dans cette partie du monde, à côté des Anglais et des Italiens. Djibouti n’a jamais été une colonie de peuplement. Cela a permis aux autochtones, qui étaient des pasteurs nomades, de faire avec l’occupation. Ils ont pu ruser. Ils venaient en ville uniquement pour les soins…
Cette présence - absence donne un caractère particulier au pays…
Oui. Un caractère un peu schizophrénique.
Djibouti ne semble pas avoir connu cette joie éphémère, mais collective, qui a marqué en Algérie l’accession à l’indépendance.
C’est une indépendance qui a été octroyée, plus qu’arrachée. La joie, certes, il y en avait, mais elle a vraiment été de courte durée. J’avais douze ans à cette époque. En vieillissant et en relisant l’Histoire je me suis rendu compte que ça avait été négocié dans un ministère parisien, qu’on avait constitué des listes : N’appelez pas...

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