Paru en 1948 aux éditions Denoël, ce recueil de nouvelles est un hommage sobre et envoûtant à un bout de territoire niché dans les Alpes, ce pays où l’on « voyait s’arrêter les transhumants ». Mêlant à la fois le récit, l’essai et des fragments de journal, Suite montagnarde s’attache à percer l’intimité de l’âme de ces citoyens exilés au bout des horizons, entre ciel et roche, entre pente et glace. La rudesse des sentiments, la solitude des hommes, la lutte « d’égal à égal » avec les bêtes, le bonheur de chasser la truite, des souvenirs précis d’enfance sont autant de dialogues silencieux et de traces invisibles qui guident le lecteur à travers les secrets d’un monde retiré. Attentif aux choses, Jean Proal dit d’une voix simple et authentique la peine et la joie, l’agonie et la jouissance d’habiter cette contrée -cette matrice- aux pouvoirs presque ensorcelants.
Ami du peintre Georges Item, Jean Proal (1904-1969) avait reçu le grand prix du roman de la Société des gens de lettres en 1953 pour De Sel et de cendre.
Éditions de l’Envol
(04 300 Mane)
170 pages, 110 FF
Domaine français Suite montagnarde
juin 1996 | Le Matricule des Anges n°16
Un livre
Suite montagnarde
Le Matricule des Anges n°16
, juin 1996.