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Domaine français Escalle en enfer

septembre 1996 | Le Matricule des Anges n°17 | par Thierry Guichard

Pulsion

D’une écriture fragmentaire, outrancièrement déchirée parfois, le deuxième roman de Clotilde Escalle (son précédent, Un Long Baiser avait été publié par Manya en 1993) semble s’inscrire dans une certaine mode : celle, en écho à l’actualité, des jeunes meurtriers, mal dans leur peau, mal dans leur vie, mus par un irrépressible désir de détruire. Ainsi Pauline et François, jeunes amants pour lesquels l’amour se conjugue à tous les temps de la souffrance.
Vivant au Maroc qu’elle aime (ce sont ses seules racines, son enfance et son innocence) Pauline apprend que sa mère a enfin réussi à obtenir ce qu’elle désirait : quitter ce pays. Écorchée par nature, cette nouvelle précipitera la jeune fille vers un enfer ensanglanté. Disons-le tout de suite : le style de Clotilde Escalle a de quoi énerver. Et lorsqu’on tombe, page 9, sur la phrase suivante : « Que peut-on faire avec un couteau, sinon s’ouvrir les veines ou tuer ? », on a envie de répondre qu’on peut aussi éplucher des pommes de terre, par exemple. Mais, arrivé au bout de ce court roman, le lecteur n’a plus guère envie de plaisanter. Pulsion conduit inexorablement à des scènes insoutenables, difficilement lisibles tant elles éprouvent la sensibilité du lecteur. Avec un couteau, finalement, on peut faire bien pire que « s’ouvrir les veines ou tuer ». La longue scène de mutilation lente où les amants découpent, en balbutiant une chirurgie barbare, la jambe d’un homme vivant, donne au livre une force sombre et violente. Clotilde Escalle parvient à nous faire partager ce cauchemardesque récit jusqu’à la nausée. On oublie les balbutiements stylistiques du début, les phrases courtes à l’infinitif ou au présent de l’indicatif. L’auteur fait preuve d’une force d’évocation terrible lorsqu’elle parle des mutilations du corps. On aimerait qu’elle parvienne à autant de réussite à évoquer celles de l’âme. Il y a une telle violence, une telle horreur dans ce qui est dit (on vous épargnera les citations) qu’on se prend à rêver d’une nouvelle où il n’y aurait eu que cette scène de torture. C’eût été un pur et implacable chef-d’œuvre.
T. G.

Pulsion
Clotilde Escalle

Zulma
92 pages, 89 FF

Escalle en enfer Par Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°17 , septembre 1996.
LMDA PDF n°17
4,00