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Domaine français Grenier d’enfance

décembre 1996 | Le Matricule des Anges n°18 | par Maïa Bouteillet

Elle était petite, très petite et très simple. Elle n’avait pas d’entrée, encore moins de hall, pas d’escalier non plus. En deux pas le visiteur plongeait dans nos vies, et d’un seul coup d’œil il pouvait embrasser notre univers". De pièce en pièce, la narratrice réveille le souvenir d’une enfance regrettée, l’histoire et la disparition de grands-parents qui ont si tendrement veillé sur elle. Un passé simple à l’odeur de terroir, fait de rites immuables. L’heure du conte après le repas frugal du soir, le jour de l’argenterie, le jour des conserves, le labeur quotidien dans les sillons du potager…
Toute une vie modeste pétrie de bonne morale paysanne - « à chaque jour son ouvrage » - gagnée à la sueur de ceux que la misère avait exilés en Australie durant leurs jeunes années. La patine d’une porte ancienne, la fraîcheur du chais, une lézarde dans la façade, le grincement d’un vieux sommier, chaque détail porte la marque du temps perdu.
Les grands-parents sont morts, les greniers sont vidés, la maison est vendue. Ne reste alors que l’écriture pour travailler l’oubli. « Pourquoi ne pas décrire cette maison où je vis heureuse ? Mais il faut tant d’année pour le voir, ce chapeau, tant d’années pour la regretter, cette cahute, la moitié d’une vie pour se défaire de soi ». Écrivain de la mémoire, Catherine Rey (dont les deux précédents romans sont publiés chez le même éditeur) touche le lecteur par une langue précautionneuse et douce. Pourtant il s’essouffle un peu dans le flot de nostalgie qui empèse le récit. Ça et là, certains passages -notamment la description de la maison émaillée de petits croquis dans la marge- sont de véritables petites perles de poésie. Mais l’ensemble tourne vite en rond et se mord la queue sur le mode de « qu’ils sont loin les jours heureux ». Difficile de rester insensible à cet Éloge de l’oubli qui gagnerait pourtant à se débarrasser de quelques vieux poncifs.

Éloge de l’oubli
Catherine Rey

Le Temps qu’il fait
136 pages, 89 FF

Grenier d’enfance Par Maïa Bouteillet
Le Matricule des Anges n°18 , décembre 1996.
LMDA papier n°18
6,50