Les Réfractaires forment la horde des bacheliers qui n’a pas suivi la voie facile pour se présenter à Paris, l’espoir d’un succès aux lèvres. En 1866, soit treize ans avant la parution de L’Enfant, Jules Vallès brosse une série de portraits à la mémoire de ses compagnons de misère, ces esprits intègres et malchanceux qui couraient les travaux à trois sous, le quignon de pain, le verre de vin. Ils étaient « pâles, muets, amaigris, battant la charge avec les os de leurs martyrs sur le tambour des révoltés et agitant, comme un étendard au bout d’un glaive, la chemise teinte de sang du dernier de leurs suicidés ! » Cette bohème savante lui inspire des pages rageuses et drôles, des portraits amers, des anecdotes. Le Bachelier géant raconte sa triste vie, embringuée par amour dans le monde du cirque et des monstres, et le Dimanche d’un jeune homme pauvre résonne d’un spleen désolé, long comme un jour sans pain.
Plein Chant
254 pages, 120 FF
Histoire littéraire Les réfractaires
décembre 1996 | Le Matricule des Anges n°18
| par
Éric Dussert
Un livre
Les réfractaires
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°18
, décembre 1996.