Le narrateur de la longue nouvelle (sertie dans un bel ouvrage) de Georges-Olivier Châteaureynaud arrive nuitamment avec sa mère à Éparvay-sur-Mer. On ne sait d’où ils viennent tous deux, de quelle malédiction, de quelles souffrances. Ils se déplacent la nuit afin de masquer leur misère. L’enfant découvre une étrange ville maritime empreinte d’une léthargie et d’un brouillard d’où ne surgissent que quelques familles aristocratiques. La découverte du monde en ce lieu où l’horizon tente de s’abolir tourne peu à peu à un onirisme étrange et envoûtant. L’auteur, dans une langue d’un classicisme infaillible, estompe imperceptiblement les repères et donne à sa nouvelle un goût de fable. L’océan retiré pour une journée de grande marée, les habitants de la ville partent à la recherche de coquillages et de poissons de sable. Sans grands espoirs de trouver les mythiques ormeaux, désormais disparus, qui ouvrent pourtant les portes du monde. Mais les dénicher ne suffit pas : il faut savoir aussi en saisir la beauté.
Éditions du Rocher
78 pages, 39 FF
Domaine français Les ormeaux
mars 1997 | Le Matricule des Anges n°19
| par
Thierry Guichard
Un livre
Les ormeaux
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°19
, mars 1997.