Si La Légende des petits matins (initialement paru en 1990) n’est ni un roman, ni un journal, ni des carnets, ni de la poésie, mais comme le dit Jean-Claude Pirotte « un livre de rien, comme d’habitude », il se pourrait bien qu’il s’agisse néanmoins d’un portrait, de ces portraits qui, depuis celui de Michel Leiris, s’interdisent toute pose et toute bienveillance : « Il faut avoir l’audace, ou la négligence (ce n’est pas de l’impudeur) de se montrer nu, avec ses insuffisances, ses tares, sa hideur banale. » On y découvre donc un insomniaque entouré de ses démons, dans la compagnie des voix amies retrouvées au bistrot, un écrivain qui se contenterait volontiers de dire « J’écris Paludes » et de s’en tenir à cela, un matineux contraint qui attend « le misérable miracle de l’aube » en remâchant quelque phrase de Michaux… Un portrait dont la sincérité a quelque chose d’attendrissant et de touchant.
La Légende des petits matins
Jean-Claude Pirotte
La Table Ronde, 176 pages, 45 FF
Poches La Légende des petits matins
juillet 1997 | Le Matricule des Anges n°20
| par
Didier Garcia
Un livre
La Légende des petits matins
Par
Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°20
, juillet 1997.