Voici un exercice peu pratiqué par les poètes français aujourd’hui: : s’inspirer d’un texte -ici, Le Roi Lear- et composer, comme traduit de sa propre émotion, un texte en regard, vers ou prose. Sur La Dernière Lande répond à ce jeu de variations et d’échos, évitant soigneusement les références, évoquant d’une manière toute personnelle l’histoire de ce roi qui crut en lui-même. Dans ce livre de « chansons », langue anglaise et langue française se côtoient ou se reflètent sans jamais se ressembler : « Je t’ai chassée, je t’ai/ cherchée, je te retrouve maintenant// sur un champ d’asphodèles, plus/ morte qu’une pierre// plus belle que ces fleurs qui passent,/ mon coeur le sait ». OEuvre qui puise sa profondeur dans des airs de nostalgie et de mélancolie, Sur La Dernière Lande confirme la qualité d’écriture du poète Claude Esteban. Un moment de grâce.
Sur la dernière lande
Claude Esteban
Fourbis
94 pages, 75 FF
Poésie Sur la dernière lande, de Claude Esteban
juillet 1997 | Le Matricule des Anges n°20
| par
Marc Blanchet
Un livre
Sur la dernière lande, de Claude Esteban
Par
Marc Blanchet
Le Matricule des Anges n°20
, juillet 1997.