Un livre

Etudes de bigorneaux

de Jean-Paul Louis

Editions Lérot

Sous la marque Du Lérot, Jean Paul Louis édite depuis 1982 des auteurs oubliés avec une prédilection pour les pamphlétaires (Karr, Béraud, Céline…) qui ne sont pas sans influer sur les Etudes de bigorneaux goguenardes et salées qu’il publie aujourd’hui.Originaire des Côtes du Nord, Jean Paul Louis s’allonge tous les ans sur les plages situées entre Cancale et Saint-Malo. Il y prend des où les impressions réjouissantes s’agglomèrent aux chroniques poétiques. Aux chapitres « Choc thermique » ou « Jeu de plage », des récits de cabotage cohabitent avec des grivoiseries dans la vivifiante odeur marine, épicée du relent des moules-frites englouties par des.Cible de sa moquerie : « l’hébétude estivale » qui englue les « bigorneaux » en caleçon. Voilà l’ironique spectacle de l’Homme à la merci des caprices météorologiques, celui pitoyable des cuisant au soleil. En fait, Jean Paul Louis est obsédé par les surchages pondérales et les amas de graisse que modèle le de la société de consommation. Enorme exhibitions de, de, la nature humaine est épinglée sur la plage, offerte à l’oeil amusé et envieux d’un naturaliste jaloux de son territoire.Depuis le tableau hyperréaliste du camping-car (odeurs comprises) jusqu’à celui des et autres nymphettes, cette « physiologie du plagiste » est l’oeuvre d’un poète du peuple à rebours, misanthrope et provocateur. je me trouvais l’envie de peindre à nouveau ces lieux charmeurs, dit-il, ce serait tout en noir social. Après Queneau et Prévert, on croirait entendre Tailhade ou Céline. Bref, une lecture indispensable à ceux qui ont, de toute façon, bronzé idiots.

Etudes de bigorneauxJean Paul Louis
Editions Du Lérot 16140 Tusson 117 pages, 90 FF