On ne le dira jamais assez : par les temps qui courent, l’œuvre de René R. Khawam est de salubrité publique. Ce digne vieillard s’amuse depuis des dizaines d’années à dénicher et à traduire ces textes arabes libertins qui devraient contribuer à tordre le cou aux idées reçues sur la culture arabo-islamique. L’Amoureux et l’Orphelin est de cette veine-là. Epoustoufflant de crudité, de vulgarité, même, ce texte du XIVe siècle raconte sans détours le désir amoureux d’un homme pour un autre.
« Le jouvenceau est la fleur dans la prairie/ Tu respires son odeur en baissant les paupières/ et tu la humes alentour./ Il ressemble à la soie/ belle et douce au toucher/ et la sueur de ses aisselles/ a le parfum du myrte. (…)/ La nuit où tu entres en lui est vraiment une nuit de fête. », ou encore « abreuve-moi du liquide/ que dispense l’objet poilu/ dont la saveur est plus douce/ que celle du vin frais » écrit Mouhammad Ibn Dâniyal, sans jamais oublier de rendre grâce à Dieu toutes les trois lignes.
L’Amoureux et l’Orphelin de René R. Khawam
L’Esprit des péninsules, Traduit de l’arabe par René R. Khawam
75 pages, 55 FF
Domaine étranger L’Amoureux et l’Orphelin
janvier 1998 | Le Matricule des Anges n°22
| par
Haydée Sabéran
Un livre
L’Amoureux et l’Orphelin
Par
Haydée Sabéran
Le Matricule des Anges n°22
, janvier 1998.