La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Histoire littéraire La main dans le sac

janvier 1998 | Le Matricule des Anges n°22 | par Éric Dussert

Héritier d’un patronyme qu’il jugeait trop biblique, Louis Pilate (1865-1944) opta pour un pseudonyme phénoménal qui devait lui fournir une patine d’homme de lettres tout à fait convenable : Louis-Pilate de Brinn’Gaubast. Il serait même passé à la postérité s’il n’était tombé dans une affaire dont il n’a pas pu se laver les mains : accusé d’avoir volé le manuscrit des Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet lorsqu’il était précepteur des enfants du grand homme, il a subi un lynchage littéraire qui l’a effacé de la mémoire collective. Cabale d’autant plus violente que le manuscrit n’aurait pas porté, dit-on, que l’écriture de Daudet, mais aussi celle de sa femme et de Paul Arène. Mis en cause, Brinn’Gaubast ne trouva évidemment pas chez l’auteur des Lettres… un grand secours. Pourtant, si l’on en croit son Journal c’est sur un tas d’ordures qu’il avait pris le document.
Remarquablement édité par Jean-Jacques Lefrère et Philippe Oriol, le Journal inédit de Brinn’Gaubast permet de reconstituer le puzzle d’une existence brisée et d’un moment précieux de la littérature. Fondateur en 1889 de la revue La Pléiade avec Edouard Dubus, Louis Dumur et Gabriel-Albert Aurier, Brinn’Gaubast venait de donner la première version de ce qui deviendra le Mercure de France et dont lui, Pilate, ne portera jamais les lauriers.
Le Journal inédit révèle un diariste étonnant que n’annonçaient ni ses poèmes ni son unique roman rédigé selon le principe inédit du « vérisme » (une sorte de sur-naturalisme). Telles pages sur les chemineaux, tel portrait de Daudet, de Léon Cladel, de Goncourt et surtout de Catulle Mendès lui vaudront désormais une place respectable parmi les meilleurs sources d’information sur la sociabilité littéraire à la fin du siècle dernier. Car sous ses yeux la communauté des gens de lettres se révèle une arène formidable. Les bruits se colportent mieux que les félicitations et les duels font partie de l’art de vivre : « Quel ennuyeux monde que notre monde littéraire, écrit Brinn’Gaubast, les uns fielleux ou sales messieurs, les autres braves gens mais absurdes, tous mesquins ».

Journal inédit
Louis-Pilate de Brinn’Gaubast

Pierre Horay
295 pages, 120 FF

La main dans le sac Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°22 , janvier 1998.
LMDA PDF n°22
4,00