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Entretiens La folle littérature d’António Lobo Antunes

juin 1998 | Le Matricule des Anges n°23 | par Thierry Guichard

On ne connaissait de sa première trilogie qu’un titre, Le Cul de Judas qui évoquait la guerre d’Angola. Parution pour la première fois en français des deux autres volets où la folie apparaît comme la meilleure Connaissance de l’enfer.

Mémoire d’éléphant

Connaissance de l’enfer

En 1973 j’étais revenu de la guerre et je savais ce que c’était que les blessés, le glapissement des gémissements sur la piste, les explosions, les tirs, les mines, les ventres écartelés par l’explosion des mines, je savais ce que c’était que les prisonniers et les bébés assassinés, je savais ce que c’était que le sang répandu et la nostalgie, mais on m’avait épargné la connaissance de l’enfer. » Cette phrase qui clôt le premier chapitre de Connaissance de l’enfer, peut à elle seule servir de programme à la première trilogie écrite par António Lobo Antunes. Parue en 1983 chez Anne-Marie Métailié, la première traduction de cet écrivain portugais nous avait offert Le Cul de Judas, poignante confession d’un homme revenu de 27 mois de guerre en Angola. Mais Os Cus de Judas (paru en automne 1979 au Portugal) n’était pas le premier roman de Lobo Antunes. Le premier volet de son triptyque, Mémoire d’éléphant, avait paru en juillet 1979 chez Vega, précédant de deux ou trois mois Os Cus de Judas puis Connaissance de l’enfer (1980). Si Le Cul de Judas arpente essentiellement les pistes de l’Angola et rappelle la mort de soldats à peine sortis de l’enfance, la stupidité d’une guerre voulue par un régime stupide, Mémoire d’éléphant et Connaissance de l’enfer s’attachent à dénoncer les pratiques de la psychiatrie avant la révolution des œillets. Cycle très autobiographique, qui trimbale son narrateur et ses lecteurs des charniers de la guerre aux rives de la folie, en passant par la dépression et le divorce d’un homme absent de lui-même (« entre l’Angola qu’il avait perdu et Lisbonne qu’il n’avait pas retrouvée » écrit-il dans Mémoire d’éléphant), dont la langue seule, baroque et lourde comme le Tage, charrie toutes les visions du monde et balaie la rationalité qui fonde les dictatures. Il est donc enfin permis au lecteur français d’appréhender cette trilogie dans sa globalité et de se convaincre de la puissance et de la grandeur de cet écrivain. Pourtant Mémoire d’éléphant et Connaissance de l’enfer ne manquent pas d’obéir à une règle littéraire selon laquelle les premiers romans sont toujours trop généreux, trop touffus, comme si leur auteur ne croyait pas en ses chances de durer, et voulait en une seule fois dire tout, concurrencer par l’écriture l’ampleur du monde. Si ses trois premiers romans alignent souvent leur pléthore d’adjectifs, comme des verres qu’au fond des bars les alcooliques aiment exhiber, du moins ne laissent-ils aucun doute sur la singularité de la voix qui s’y fait entendre. Et il n’est pas nécessaire d’évoquer la qualité saisissante des métaphores, la construction lancinante et obsessionnelle des chapitres, la virtuosité de ces phrases méandreuses qui nous conduisent toujours où nous ne nous y attendons pas. Car ce qui fait la singularité de cette voix, c’est bien la profondeur d’où elle sourd, cette expérience inouïe et vécue au plus profond de l’individu où elle prend sa source. Notre vision du monde ne résiste pas au décapage...

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