En août 1949, quinze jeunes parachutistes du feu sautent sur un incendie de montagne à Mann Gulch dans le Montana. Trois seulement survivront. Le drame n’aura pas duré une heure mais il hantera longtemps Norman Maclean, l’auteur de La Rivière du sixième jour. Durant les quatorze dernières années de sa vie, l’écrivain va enquêter, revenir sur les lieux, rencontrer les survivants. Cette histoire devient son histoire et prend une ampleur métaphysique qui l’éloigne du simple fait divers. Norman Maclean, enfant de pasteur, insuffle une dimension mystique à sa tentative de circonscrire les événements. Le livre est passionnant dans ce qu’il a de documentaire : la nature est arpentée par un maître, le feu étudié avec ferveur. Mais il est aussi très émouvant dans ce qu’il révèle de l’auteur face à la mort : la dernière fois qu’il se rend sur les lieux, il ne pense pas en revenir vivant. Norman Maclean mourra sans avoir pu achever cet ouvrage, à 88 ans en 1990. Avec, sûrement, le désir que ce livre, en lui survivant, apporte sa pierre au progrès de l’humanité.
Rivages
Traduit de l’américain
par Jean Guiloineau
306 pages, 59 FF
Poches La Part du feu
septembre 1998 | Le Matricule des Anges n°24
| par
Thierry Guichard
Un livre
La Part du feu
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°24
, septembre 1998.