Variations sur le chien, ce recueil se dérobe, et glisse sous les sens. Le chien est aussi bien la constellation, que l’ami fidèle qui « allume des fenêtres à nos pieds ». C’est aussi une présence, le nom d’un invisible et ce qui « Chien éclaireur,/ Lève la trace de la nuit ». Les images accourent et la musique que font ici les rythmes souffle le noir d’un deuil, d’une tristesse. Le monde est ciel et nuages, bois et boue, nuit et vent, ombre et chien. L’absence des autres hommes, l’absence d’un monde à notre image renvoient à une solitude peuplée de mots qui sont autant de filets tendus dans le vide pour attraper quoi ? Un écho ? Une parole ? Pour autant, le jeu sur les variations, de canicule à chiens de fusil pourrait faire sourire, mais on sent qu’il s’agit de fouiller tous les mots, de les retourner pour y prouver l’absence de ce que l’on cherche.
Rougerie
60 pages, 57 FF
Poésie Dans le passage et la nuit
septembre 1998 | Le Matricule des Anges n°24
| par
Thierry Guichard
Un livre
Dans le passage et la nuit
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°24
, septembre 1998.