Un livre

In Paradisium

de Diastème

Editions Olivier

Journaliste, Diastème signe avec son In Paradisium, un ouvrage d’une drôlerie inégalable, où les bons mots rebondissent au rythme trépidant d’ubuesques analogies. Construit à l’image d’une délirante parodie de La Divine Comédie de Dante, In Paradisium est à cette rentrée littéraire ce que les Monty Python furent au cinéma britannique. Un pizzaïolo infidèle voit son petit monde s’écrouler lorsque sa compagne, Marie, le quitte. Et le onze août ne tardant pas à venir, assiste de ce fait (éclipse de soleil oblige) à l’effondrement du monde tout court. En plein Armaggedon, il sillonne un Paris dévasté quêtant vainement sa dulcinée. Apprenant que celle-ci a péri, à l’instar des trois quarts de la population, il se suicide. Mais en ces temps d’Apocalypse, lorsque l’on fuit l’Enfer, c’est pour mieux atterrir au Purgatoire. Et après s’être délecté du déjanté style narratif de l’auteur, au lecteur d’y découvrir un facétieux et non moins édifiant dialogue entre le héros trépassé et son ange gardien. « Y’a quelqu’un ?/ Oui./ Je suis où ?/ Nulle part./ Je suis mort ?/ Voilà./ Vous êtes qui ? /Votre guide./ Je suis nulle part mais j’ai besoin d’un guide ?/ C’est comme ça./ Vous vous appelez comment ?/ Virgile./ Ça me dit quelque chose./ C’est normal.(…) Dieu existe alors ?/ Oui. / Je peux le voir ?/ Non./ Je me disais aussi… ». Durant son passage au Purgatoire, il devra répondre de ses péchés, sans cesser d’être surpris par la sévérité du jugement de son interlocuteur : « Pardon ? Vous auriez déclenché l’Apocalypse parce que je me tapais des nanas en boîte ? ».
Une fois le passage en revue effectué, il retrouvera enfin Marie. Mais le Paradis ne convient que peu au jeune homme, qui obtiendra de retourner dans un passé proche. Omettant de se rappeler d’un petit détail, qui risque de transformer cette seconde chance en incongrue escroquerie. Un roman d’un divertissement inégalable.

In Paradisium
Diastème
Éditions de l’Olivier
188 pages, 99 FF