La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Graveleux calculs

octobre 1999 | Le Matricule des Anges n°28 | par Nathalie Dalain

Sachant indubitablement allier le mauvais goût au néant stylistique, Clotilde Escalle peut se targuer d’atteindre, avec son Herbert jouit, l’apothéose de la médiocrité romanesque. Une jeune femme dont le passé reste d’autant plus obscur qu’il est inintelligible, (et cela, non par une volonté de fragmentation narrative mais par l’extrême maladresse de son agencement), s’éprend soudainement d’Herbert, un vieillard décati. Oscillant entre son « dégoût » et ses pulsions gérontophiles, l’héroïne se prête aux requêtes sexuelles de son partenaire. De là s’en suivent d’épuisantes descriptions de leurs ébats, qui fleurent bon la chair rance et l’eau de Cologne périmée. Espérant probablement ardemment heurter le lecteur, Clotilde Escalle ne lui épargne rien, du baiser « bien baveux, épais » « comme de la morve qu’on avalerait », à la succion de « la plante du pied, crevassée et rugueuse ». En passant par l’incontournable coït, peuplé de détails des plus glamour « ayant compris que j’aime ça, il me reflanque deux doigts dans l’anus ». L’extase qui en résulte à chaque fois est telle que les protagonistes, « terriblement émus », ont recours au lyrisme : « Oubliés la solitude, le désespoir d’être mortels ! ». À travers ce roman insipide et ennuyeux jusqu’à l’insoutenable, nul traitement des rapports intimes et complexes qui pourraient se tresser entre deux êtres que tant d’années séparent. Le désir de jouissance de ce vieil homme en proie à la décrépitude physique, conscient de l’imminence de sa mort, n’y est abordé que dans un souci d’étalage salace. Ce qui laisse supposer que le sujet ne fut choisi que pour permettre à son auteur l’exhibition de clichés sordides, qu’elle imagine remarquables, et espère remarqués.
Or, en matière de scandale, la plume de Clotilde Escalle reste à l’image de son Herbert : bien impuissante.

Herbert jouit
Clotilde Escalle

Calmann-Lévy
140 pages, 82 FF

Graveleux calculs Par Nathalie Dalain
Le Matricule des Anges n°28 , octobre 1999.
LMDA PDF n°28
4,00