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Poésie Les petits glissements

janvier 2000 | Le Matricule des Anges n°29 | par Emmanuel Laugier

Auteur de cinq livres, Isabelle Pinçon lance des petites phrases aiguës, tendrement cruelles, sur ce qui entoure la vie des êtres et leur quotidien.
Je vous remercie merci, le petit dernier, travaille dans ce même rythme intérieur, mais sans pour autant faire croire que l’auteur s’essouffle et se répète. Des bandeaux de proses courtes, sans ponctuation, accélèrent le rythme, les brusqueries syntaxiques et les changements de ton. Pour exemple, ceci : « Lentement je démonte les pièces fragiles La région/ des grands lacs/ Dans nos yeux encore quelques voix à casser ». Ce livre semble faire le deuil d’une séparation, du moins de quelque chose en train de se terminer. Quelqu’un s’en va, quelqu’un déménage.
Il y a alors, chez Isabelle Pinçon, cette façon de narrer des événements communs tout en créant des bulles mystérieuses de sens : dans C’est curieux (Cheyne, 1995), les hommes remplissent leur bras de papier journal pour fuir leurs propres gestes ou bien c’est un enfant qui naît derrière une serviette qui sèche, et la serviette qui a du mal à sécher s’évapore.
Il y a comme un sorcier, un malin génie, derrière les choses : quand les hommes sont lâches, leur âme maigrit soudainement dans le vêtement endormi de leur corps.
Emmanuelle vit dans les plans, Prix Kowalski 1994 (Cheyne éditeur) jouait déjà dans ces sortes de glissements, et c’est tout l’espace des perceptions qui alors changeait. Dans Je vous remercie merci, on marche carrément sur la tête, parce que ses phrases sont finalement des lames de vérité : « J’ouvre grand pour que les moustiques autres/ insectes entendent ton départ C’est-à-dire Ce qui/ manque entre les doigts Cette vapeur blanche/ tu me manques entre les doigts ».
Une écriture qui compte indéniablement parmi les plus singulières d’aujourd’hui.

Je vous remercie merci
Isabelle Pinçon

Éd. Le Bruit des autres
11 rue Thalès, 87000 Limoges
105 pages, 60 FF

Les petits glissements Par Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°29 , janvier 2000.