Après Érik Satie à Montmartre (1982), à Honfleur (1998) ou dans les salons (1985), c’est un portrait du compositeur en banlieusard d’Arcueil que livre la musicologue Ornella Volta. Traité dès 1990 par Michel Robillard, le sujet n’a rien perdu de son charme d’autant qu’il bénéficie d’une iconographie généreuse. Le portrait du phénoménal bonhomme y gagne en surprises car lorsqu’on fréquente comme lui Debussy et les arsouilles du Chat noir, il ne sied pas d’installer son « palais épiscopal » si loin de Paris. Il le fit pourtant en 1898 et c’est là qu’il mourut en 1925. L’« excentrique, le misanthrope qui, sa vie durant a défendu à quiconque la porte de son logis » y a même acquis « le goût de la vie en société. Mieux encore, c’est ici qu’il a fait son apprentissage politique. » Satie candidat aux municipales ou animateur socio-culturel, c’est du pur inattendu. De quoi prendre l’envie de relire tout Satie, Satie l’écrivain de tout premier ordre, le jubilatoire auteur des Mémoires d’un amnésique et du Piège de Méduse.
Macadam & Cie
13, rue Berthollet, 94110 Arcueil
111 pages, 120 FF
Histoire littéraire La Banlieue d’Erik satie
janvier 2000 | Le Matricule des Anges n°29
| par
Éric Dussert
Un livre
La Banlieue d’Erik satie
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°29
, janvier 2000.