Il existe une alternative au tourisme effréné qui nous voit courir les musées, les choses-à-voir, consommer sans compter l’exotisme des vacances. On peut rester immobile à Tanger « dans l’instant du café pris en terrasse sur l’avenue » où « la vie est chaude dans le verre ». Jean-Christophe Belleveaux semble de ces voyageurs-là qui, où qu’ils aillent, semblent rester dans une salle d’attente, observateurs du monde derrière une vitre opaque. Au retour, les bagages ne se sont guère alourdis de souvenirs : juste quelques mots, ici seize textes de quelques lignes à peine. Errance autant intérieure qu’extérieure, ce court recueil libère des images fortes comme, à Tunis, dans l’hôtel où le narrateur reste enfermé : « un long tapis élimé dans l’escalier (…) la certitude d’autres passages - ainsi l’on s’inscrit dans la célébration aux côtés de tous : parmi ». Fragments de choses vues ou vécues dans une quête de la Rédemption, dans l’illusion souhaitée de l’appartenance au monde, « enfermé dans l’obligation d’être ».
Wigwam
non paginé, 30 FF
Poésie Dans l’espace étroit du monde
mars 2000 | Le Matricule des Anges n°30
| par
Thierry Guichard
Un livre
Dans l’espace étroit du monde
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°30
, mars 2000.