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Poches En abattre ou pas

juillet 2000 | Le Matricule des Anges n°31 | par Éric Dussert

Retenir les bêtes

On nous dit que le quadragénaire britannique Magnus Mills fut conducteur de bus à Londres. Est-ce un appât ? Ex-prolétaire, il pourrait intégrer le rang des artistes sociaux anglais mais à défaut de décrire précisément l’âpre réalité sociale du post-thatcherisme, Magnus Mills donne dans la fable et dans l’humour gris. Ce serait une variante de l’humour noir pince-sans-rire, un humour appliqué à la société libérale évanouie, à des personnages sans pesanteur. De la vacuité des vies comme conséquence du marasme économique.
Retenir les bêtes. Il faut prendre ce titre avec toute son ironie. Les bêtes en questions sont deux jeunes loosers écossais, Tam et Richie pour lesquels l’essentiel est de ne pas rater la fermeture du pub. « C’était un samedi soir typique d’un bourg anglais. Les foules se déplaçaient de pub en pub comme un troupeau de gnous à la saison des pluies. » Aussi rudes qu’indolents, ils sont des menhirs voués à l’absorption de bières et, occasionnellement, au travail salarié. Lorsque le patron (antipathique) de leur entreprise spécialisée dans la « clôture de forte tension » leur impose une formation sur le tas, la pelle et la pioche à la main, à propos des « clôtures de forte tension électrifiée », notez bien la nuance, l’un des gaillards s’écrit « Putain, il est pire que ma mère. » Voilà toute leur conscience politique. Leur ferme révolte consistant, bien entendu, à allumer un clope.
Encadré par un contremaître fraîchement nommé, le narrateur, Tam et Richie sont deux victimes de la Fatalité. Ils vont en toute innocence tuer par accident -la masse est un outil dangereux- deux clients et l’ex-patron de l’entreprise. La faute à pas de chance. « Le lendemain matin, par la fenêtre de la caravane, je vis notre avenir entreposé dans la cour. Visez-moi ce bazar… » Avec des pages qui rappellent la sobre causticité d’un Jules Renard, Mills n’en fait jamais trop. Forcément. Il réussit par la grâce de dialogues aussi goûteux qu’extravagants.

Retenir les bêtes
Magnus Mills

Traduit de l’anglais par Helen Ray
10/18
217 pages, 44 FF

En abattre ou pas Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°31 , juillet 2000.
LMDA PDF n°31
4,00