Ça ne suffit pas, une vie, pour se forger un caractère" : c’est depuis le cimetière Montparnasse que Claude évoque son existence passée, celle d’une ombre exempte de désirs, privée de reliefs, progressivement effacée de la société de ses semblables, de divorce en licenciement, de jouissances refusées en hontes ravalées. Il y a ici, à vrai dire, de quoi bâiller : voilà encore mis en scène l’homme sans qualités, son étrange solitude, son sempiternel amenuisement. Et pourtant, lorsqu’on parvient à oublier cette trame rabâchée, la beauté de certains souvenirs s’impose : un cheval avidement dépecé dans une rue du Paris occupé, le désespoir des crépuscules de campagne, une visite à Charles Trenet dans sa loge sont autant de tableaux dépeints dans une langue qui surprend par sa justesse. Étrange roman, donc, dont le projet ne convainc jamais mais dont de nombreuses pages émeuvent.
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179 pages, 92 FF
Premiers romans Claude
septembre 2000 | Le Matricule des Anges n°32
| par
Gilles Magniont
Un livre
Claude
Par
Gilles Magniont
Le Matricule des Anges n°32
, septembre 2000.