Christophe Paviot a voulu à la fois décrire la vie quotidienne et dure de quatre Bretons imbibés et farceurs et le faire par la voix d’un narrateur à l’histoire difficile, orphelin ayant passé sa jeunesse dans la ferme d’un oncle qui lui imposa une sexualité violente et traumatisante. Mais à trop vouloir jouer sur le mélange des genres, sur les contrastes entre la vie de ces hommes et les souvenirs d’enfance du narrateur, entre une écriture réaliste et par moments poétique et un ton ironique rythmé par les adresses récurrentes au lecteur, l’auteur finit par amoindrir le réalisme du récit, par fausser la vraisemblance de l’histoire et par perdre un lecteur qui n’est jamais là où il l’attend. Au point que l’on finit, malgré certaines scènes attachantes, par ne plus savoir qui, des personnages, du narrateur ou de l’écrivain, s’attarde le plus dans une interminable et monotone adolescence.
Le Serpent à plumes
190 pages, 89 FF
Domaine français Le Ciel n’aime pas le bleu
septembre 2000 | Le Matricule des Anges n°32
| par
Jérôme Pellissier
Un livre
Le Ciel n’aime pas le bleu
Par
Jérôme Pellissier
Le Matricule des Anges n°32
, septembre 2000.