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Domaine français Nostalgie au présent

avril 2001 | Le Matricule des Anges n°34 | par Thierry Guichard

C’est de l’impalpable, comme du silence ou un mouvement immobile : les six nouvelles du deuxième livre de Christophe Fourvel pourraient faire chacune un tableau.
Qu’est-ce qui change du quotidien quand la mort d’une personne qu’on connaît un peu est annoncée ? Quelles sont les journées d’une femme qui vit avec un peintre dont elle est aussi le modèle ? Comment vivre la lente sénilité de son père ? Ce sont là des questions qui pourraient émerger de ces textes dont l’étrange nostalgie, attachée plus au présent qu’au passé, évoque une saudade métissée : un sentiment de l’existence venu du Nord, une porosité extrême-orientale, une intranquillité sereine. C’est la présence au monde qui est sans cesse ici interrogée.
Une nouvelle du recueil évoque une femme à qui fut offert un appareil photo jetable. Patiemment, lors d’une fête, elle choisit ce qu’elle veut photographier et, le dernier cliché pris, jette l’appareil… Les photos ne seront jamais développées. Christophe Fourvel s’attache à cet invisible, cet impalpable qui tisse pourtant notre présence : « Les pensées se dissipent ici parmi les signes d’une résistance infime : un morceau effiloché de laine sur le fil d’un enclos ». C’est une écriture du regard, de l’attention et presque de la passivité : « je laissais simplement mon corps glisser dans l’histoire qui m’entourait, mes oreilles accueillir les mots et les laisser prendre tout mon esprit puis venir en retour changer mes regards, ma manière de m’asseoir, de penser à demain. »
La phrase est travaillée comme une entité, un fragment autonome qui vient se glisser parmi d’autres fragments constituant ainsi, par contamination, tout un récit suspendu dans une lumineuse langueur.
Le dernier récit est celui d’une traversée de l’Albanie. Lambeaux d’un pays humilié rapportés avec le même travail sur la langue pour lui faire dire ce qu’aucun reportage ne dit. On appelle ça la littérature.

dumky
christophe fourvel
La Fosse aux ours
124 pages, 95 FF

Nostalgie au présent Par Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°34 , avril 2001.
LMDA PDF n°34
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