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Domaine étranger Un livre de feu

avril 2001 | Le Matricule des Anges n°34 | par Eric Naulleau

L' Homme incendié (roman de Giordano Bruno)

Napolitain, philosophe et poète, féru de cosmologie et maître en mnémotechnique, disciple de Raymond Llull et pourfendeur d’Aristote, mage et voyant, rêveur d’Egypte et citoyen d’Europe (« De Nola à Francfort, cinq mille lieues parcourues, en quarante-trois années de vie. Était-ce là, selon la science arithmétique, le contenu d’une existence humaine ? »), hérétique et sodomite, tel fut entre autres Giordano Bruno, mort sur le bûcher en l’an 1600 -pour faire bonne mesure, on lui prête ici une liaison avec le jeune Shakespeare et fait rencontrer Montaigne suite à une attaque de diligence dans le plus pur style des futurs westerns. Dès l’entrée en matière des plus énergiques (« Il me reste sept journées à vivre, si vivre est aussi croupir dans la puanteur d’un cachot. Vivre, mourir. Ici, les extrêmes ont tendance à vouloir se confondre. »), l’auteur chausse des bottes de sept fois sept lieues pour traverser une époque qui est à la fois celle de la Saint-Barthélémy et des prodigieux portraits d’Arcimboldo, arpenter un continent où les lueurs de la Renaissance peinent à dissiper les ténèbres de l’Inquisition. Soit un récit haletant, drapé dans une prose d’un impeccable classicisme, l’attachant portrait d’un penseur d’exception demeuré jusqu’à son dernier souffle ce jeune garçon allongé dans l’humus qui « éprouvait (sa) nécessaire présence en cette forêt, monde à l’intérieur du monde, corps à l’intérieur d’un corps ; et de ce sentiment naissait une jouissance d’un genre nouveau. » Serge Filippini pousse par ailleurs l’élégance jusqu’à ne point passer sous silence les préjugés de son personnage, pourtant impitoyable contempteur des idées reçues -certaines pages de L’Homme incendié mériteraient de figurer en bonne place dans n’importe quelle anthologie de la misogynie.

Un livre de feu Par Eric Naulleau
Le Matricule des Anges n°34 , avril 2001.
LMDA PDF n°34
4,00