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Dossier Michel Surya
L’Éternel Retour (roman)

septembre 2001 | Le Matricule des Anges n°36

Michel Surya travaille sur un livre qui mêle la pensée à la littérature. Voici, inédites, les premières pages de L’Éternel Retour (roman).

Je cherche à penser, dis-je à Dagerman, je cherche à penser que penser peut décider de tout. Non pas peut-être tout toujours, mais tout une fois au moins. S’il y a rien que je puisse vouloir encore, c’est cela. Voilà pourquoi je suis ici. Voilà pourquoi j’ai, pour un moment au moins, tout arrêté. Parce que je veux croire que penser ne vaut pas moins, pour celui qui pense, que croire pour celui qui croit. N’est pas moins fait pour emporter ce qui reste avec soi. Si je suis ici, venu vite, pour je ne sais pas combien de temps, c’est pour penser, dis-je à Dagerman, quand bien même je ne sais pas ce qu’il faut que je pense ni si je le puis. C’est parce que je crois que penser est possible et n’est pas indifférent. C’est parce que je crois que je penserai différemment selon que je serai ici ou selon que je serai à Paris. Je dis ceci aussi : je me mets à la merci de la pensée. Je veux en faire l’expérience.
Dagerman dit : l’expérience de la pensée, ce n’est pas cela dont il n’y a personne à ne se croire capable, c’est ce dont il n’y a personne à réellement croire capable la pensée. Que veulent ceux qui pensent ? Que penser les justifie. Que ne veulent-ils pas ? Que penser coûte à ce qu’ils sont la justification qui les fait l’être. J’ai connu, dit-il, des personnes qui ne doutaient pas que la pensée fût de nature à entraîner la vie elle-même, mais je n’en ai pas connu qui l’ont cru assez pour que leur vie fût entraînée par elle. C’est comme l’amour, dit Dagerman. Vois comme l’amour tient dans l’attente tous ceux qui le cherchent, dans une attente de bête. Il n’y a rien qui ne devrait s’en trouver changé, n’est-ce pas, s’il survenait. S’il survenait, il aurait ce caractère de miracle qu’on prête à ce qu’on attend sans croire qu’il puisse arriver jamais. C’est ce qu’ils disent. Et vois comme il y en a peu qui permettent à l’amour de faire d’eux les bêtes que leur attente portait. La fidélité des bêtes, c’est ce qu’on imagine que les hommes sont prêts à donner à l’amour. N’est-ce pas le moins que l’amour demande ? Or l’amour se présente-t-il, et la bête se rétracte en eux, s’y réfugie, et il faut alors qu’ils doutent même que c’est l’amour qui est venu puisqu’il est venu ; et il faut alors qu’ils se mettent à croire en ce qui n’est pas fait pour être cru : ce qui n’est pas fait pour être cru, c’est la déception même de l’attente dans laquelle ils étaient. Il n’y a personne qui ne croie plus ou moins à la pensée sans doute, même parmi ceux dont c’est l’espérance. Mais il n’y a personne aussi à ne se soustraire à ce que l’espérance de la pensée demande. À ce qu’il arrive qu’elle demande dès l’instant qu’on la prend au mot. Dès l’instant qu’on la prend au mot autant qu’il y en a à prendre au mot l’amour qu’ils attendent. Il n’y a personne pour dire qu’il n’y est prêt. Or c’est l’évidence qu’il n’y a personne à l’être. Le prix en est trop grand. C’est ce qu’on ne dit pas. Ou c’est ce qu’on ne sait pas. On ne dit pas ou on ne sait pas de quel...

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