La narratrice fait le compte de ses amants. Non des comptes d’apothicaire ou de collectionneuse, mais le rappel à la mémoire des étapes d’une vie amoureuse qui ressemble à une quête. De désillusions en colères, de moments de grâces en périodes de larmes, elle dessine une silhouette qui ressemble au père trop tôt disparu. Jeanne Benameur dresse au final le portrait touchant d’une femme à la recherche d’elle-même, de cette altérité dans quoi se fondre. C’est aussi la lente mue de l’enfance, le temps des princes qui se transforme en âge adulte, le temps des hommes. L’écriture se permet des métaphores et des envolées généreuses qui contrastent avec les sentiments finalement si communément ressentis. L’amour est toujours plus petit que le rêve d’amour et dans cette fracture-là, la littérature a su trouver une source inépuisable. Cette errance sentimentale n’a pas la force du précédent roman de l’auteur, Les Demeurées. Son registre se situe plutôt dans la douceur.
Un jour mes princes sont venus
Jeanne Benameur
Denoël
142 pages, 89 FF (13,57 €)
Domaine français Un jour mes princes sont venus
septembre 2001 | Le Matricule des Anges n°36
| par
Thierry Guichard
Un livre
Un jour mes princes sont venus
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°36
, septembre 2001.