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Dossier Franck Venaille
Venaille, l’enfant aux ailes blessées

décembre 2001 | Le Matricule des Anges n°37 | par Thierry Guichard

Depuis quarante ans, son écriture épouse la sismographie d’un traumatisme : celui d’être né, trop sensible, dans un monde qui l’est si peu. Du sentiment de la faute à la violence des désirs, son oeuvre creuse une irréparable cicatrice. Non sans courage.

Franck Venaille a deux villes natales : celle qu’il s’est choisi il y a quelques années, Ostende en Belgique, et celle où il vint réellement au monde, Paris. On aurait envie d’utiliser le vocabulaire de l’enfance pour parler de cet écrivain. C’est peu dire que l’homme est attachant pour les rêves qu’il continue de porter devant lui, comme une mythologie personnelle dont il serait le gardien : le football, les brumes du nord, la Belgique, la bière. Mythologie vaine : même les footballeurs croient moins à leur sport que lui. Il le sait, il ne s’en console pas. Mais il continue à frémir avec à la boutonnière les couleurs d’Anderlecht ou des diables rouges… Cela paraîtra bien futile à ceux qui ignorent les grandes désillusions de l’enfance, les blessures et les refuges qu’on se crée, ou qu’on bâtit pour y préserver notre désir du monde.
On glosera longtemps sur une oeuvre commencée au tout début des années 60 et qui prit plusieurs chemins de traverse pour explorer un entre-deux monde : la rencontre entre une sensibilité aiguisée et une réalité odieuse. Si la poésie représente les trois quarts au moins de la trentaine de livres publiés, c’est plutôt d’écriture qu’il conviendra de parler. Assemblée en laboratoire, jetée sur la papier par nécessité, retenue par pudeur, exhibitionniste aussi, elle a su assimiler la musique et les images pour que naisse le cinéma intime de chaque lecteur. C’est peu dire que dire combien cette oeuvre met l’imaginaire à contribution. Même lorsque, au début, elle cherchait à dire la réalité du monde.
Né en 1936 dans le XIVe arrondissement parisien, il vit vingt ans rue Paul-Bert dans le XIe, « un des grands quartiers révolutionnaire de la ville ». Violette Leduc est une voisine dont le souvenir prend aujourd’hui de multiples significations : on sait l’importance de l’homosexualité féminine dans l’oeuvre de Franck Venaille.
L’enfant apprend très vite le chemin de l’église pour assister à la messe, aux vêpres et aux prières à Marie : « je débordais de catholicité ». À ces souvenirs désagréables, l’homme substitue tout de suite l’image de la « petite silhouette dans le quartier » qu’il était. Enfant héroïque lorsqu’il enfourchait son vélo : « je pensais qu’on me prenait pour un grand coureur professionnel qui s’entraînait pour le Tour de France ». Il a le sentiment d’être au coeur d’un cercle de lumière, observé, épié, montré par « le doigt divin » : le sentiment de la faute ne trouve que le rêve de l’épopée pour transformer le regard de Dieu en feux de la rampe…
La fabrique de souvenirs n’est pas objective : elle sélectionne les images auxquelles la vie ensuite a donné du sens. C’est ainsi qu’après les courses cyclistes ce sont les défilés du premier mai qui se présentent à sa mémoire : « j’allais voir passer les manifestants en ayant un peu peur d’ailleurs parce que j’ai été élevé par des parents de droite. Je me souviens de choses tristes : la violence de certains premiers mai, la mort de...

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