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Histoire littéraire Léautaud sans masque

décembre 2001 | Le Matricule des Anges n°37 | par Éric Dussert

Correspondance 2

Les gourmets le savent : la fréquentation de Paul Léautaud (1872-1956) est un plaisir surfin. L’ami des chats et des petites femmes était un rude gaillard, un bel esprit, une herbe folle dans le jardin à la française des belles-lettres. D’où sa réputation d’atrabilaire et de vieux cochon, de langue de vipère et d’érotomane tordu. La réédition de sa correspondance générale démonte cette figure en nous expédiant à l’époque du billet et du petit bleu.
Boutique oblige, le secrétaire du Mercure de France Léautaud fut un vaillant praticien de l’épistole. Publiées initialement par sa maîtresse Marie Dormoy en 1972, ses lettres font un pendant appréciable aux acidités fameuses du Journal où le moraliste voué à un seul dieu – la littérature – et à une condition – la Liberté capitale – avait pris soin de rapporter les faiblesses, bévues et vanités du ban et de l’arrière-ban des écrivains français. Cachet de la poste faisant foi, Léautaud se montre sous un meilleur jour. Direct, sensible et, comme toujours, parfait styliste qu’il soit question de projets d’édition avec la famille Gallimard ou de chats avec Mme Doyon. Maurice Nadeau a déjà relevé la qualité des lettres érotiques adressées à Madame Cayssac. L’homme était plus délicat qu’on veut le croire « Et cet homme est un écrivain, qui va entrer prochainement dans sa soixante-neuvième année, un chiffre qui nous a été souvent bien agréable, à vous et à moi ». Rien à voir avec les injures servies au Fléau, la maîtresse impossible.
Si la malice de Léautaud ne désarme pas, ses douleurs non plus. Un mois avant sa mort, il écrivait à Jacques Ruff : « Je puis me vanter d’avoir été servi comme famille, à commencer par mon père, endiablé coureur de femmes, et ma catin de mère (…) Je puis dire que je ne dois rien ni à l’un (mon père) ni à elle (ma mère). Dès l’âge de 15 ans et demi, j’ai mené ma vie tout seul, et la chance m’a servi : cela n’a pas trop mal tourné. » En quittant ces deux volumes intimes et prenants, on se demande quand paraîtront enfin les lettres retrouvées depuis trente ans. Il y aurait de quoi composer un troisième opus tout aussi passionnant. Avec un petit peu d’imagination, on reprendrait même l’ensemble en un gros livre où seraient intercalées les nouvelles missives. Le tout serait annoté, ce serait parfait.

Correspondance (tome II)
Paul Léautaud
10/18
592 pages 9,91 (65 FF)

Léautaud sans masque Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°37 , décembre 2001.
LMDA PDF n°37
4,00