Tiphaigne de la Roche (1722-1774) appartient à la lignée des grands remueurs d’idées du XVIIIe siècle. Esprit des plus inventifs, il a renouvelé le conte fantastique en mêlant à ses fictions des moments de science et de satire. Témoins son utopie, Giphantie (1760), et cet Amilec ou la graine d’hommes (1750) où il imagine des génies chargés de cueillir sur les épaules humaines les graines qui président au renouvellement de l’espèce. Même si l’on a découvert depuis comment naissent les enfants, sa fantaisie illustrée par Catherine D. (sic) et commentée par Nicéphore Burladon (re-sic) reste piquante. Il y est expliqué pourquoi les graines de jolies femmes sont précieuses, celles de bons monarques rares et pourquoi le sommeil vaut parfois mieux que l’étude. « Autrefois je lisais, je réfléchissais, je combinais, je mettais mon esprit à une torture qui en fatiguait les ressorts, et je n’apprenais rien. Aujourd’hui je me tranquillise, je dors, je rêve et je deviens savant. » Un programme éducatif très alléchant.
Amilec ou la graine d’hommes
C.-F. Tiphaigne de la Roche
Éditions Grèges
114 pages, 15,24 € (100 FF)
Histoire littéraire Amilec ou la graine d’hommes
décembre 2001 | Le Matricule des Anges n°37
| par
Éric Dussert
Un livre
Amilec ou la graine d’hommes
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°37
, décembre 2001.