éditions Grèges
A propos
La couleur de la curiosité
Bâties dans l’élan d’une revue littéraire remarquable, les éditions Grèges dénichent des petits trésors de l’histoire littéraire, publient des poètes de toutes langues, et soignent leurs livres.
Dans la famille Grèges, le mois d’avril est très festif : c’est ce mois-là, en 1971 que sont nés Emmanuelle Dufossez et Lambert Barthélémy. C’est le même mois, mais en 2004, qu’Esther, leur fille, est venue au monde. Avant de faire cette très charmante enfant, le couple avait donné naissance à la revue Grèges, dont on a pu dire dans nos colonnes pourquoi elle figurait parmi les meilleures revues de création littéraire de ces dix dernières années. C’était en 1997, il n’est pas sûr que l’acte de naissance fut établi en avril. Entre la revue et l’enfant, Grèges est devenue aussi une maison...
Ouvrages chroniqués
Liste alphabétique des titres
& cargaisons
de
Cédric Demangeot
2004
Lmda N°52
Comment dire le scandale d’être ? Par-delà le jeu avec la perte et les limites, les agonies à vide de Cédric Demangeot.
Éprouvante, la lecture du nouveau recueil de Cédric Demangeot. Des cargaisons de débâcles en route pour nulle part, dans un monde rétréci où fausses routes et culs-de-sac pullulent. Des errances dans le mal d’exister dont chaque poème serait comme le sillage, la bave apothéosée et noire. « Je ne chante jamais. J’ensilence : et je promène ça. Ça ma folie, ma chaloupe, ma berceuse/ noire. Ça ma...
Vide et vertige
avril 2004
Amilec ou la graine d’hommes
de
Charles-François Tiphaigne de la Roche
Lmda N°37
Tiphaigne de la Roche (1722-1774) appartient à la lignée des grands remueurs d’idées du XVIIIe siècle. Esprit des plus inventifs, il a renouvelé le conte fantastique en mêlant à ses fictions des moments de science et de satire. Témoins son utopie, Giphantie (1760), et cet Amilec ou la graine d’hommes (1750) où il imagine des génies chargés de cueillir sur les épaules humaines les graines qui...
Amilec ou la graine d’hommes
décembre 2001
Détournement d’horizon
de
Hawad
2002
Lmda N°45
Dressée, insurgée, absolue, la poésie-défi d’un effaceur de frontières, « voleur d’horizons » : Hawad, le Touareg. Ses pages saignent de l’éprouvé du malheur.
Porte-parole d’un peuple et d’un pays sacrifié -après la colonisation, les massacres, le dépeçage du territoire, ce furent les expérimentations atomiques menées par la France au Sahara de 1960 à 1967 (avec l’accord de l’Algérie indépendante)- Hawad écrit au nom de tous ceux qu’on immole sur l’autel de la civilisation et du progrès. « Il est reconnu qu’un peuple civilisé peut légitimement...
L’éclair à mains nues
juillet 2003
Don’t call me worthy
de
Guy Viarre
Lmda N°40
La certitude brutale, soudaine, que celle qui partage votre vie vous trompe, et c’est toute une relation au monde et aux autres qui se trouve brisée. À ce qui vient d’être ainsi désenchanté, le narrateur va opposer l’élan nihiliste d’une parole en proie à l’égarement, le manège d’une voix qui, pour résister à la montée de la nuit, va renvoyer chacun à sa propre folie. Au cœur d’un présent...
Tempête sous un crâne
septembre 2002
Du soleil, de l’histoire, de la vision
de
Eleni Sikelianos
2007
Lmda N°89
La première anthologie traduite de l’Américaine Eli Sikelianos élabore une poétique où le monde est radiographié jusqu’à ses atomes nucléaires.
La poésie d’Eli Sikelianos est savante. Elle s’écrit dans l’entremêlement d’une multitude de strates, les unes renvoyant aux lectures formatrices, les autres à ces mémoires antédiluviennes qui constituent et forment nos rapports à l’humanité. Mais les plaques de sensations, ou de réflexions, que cette poésie fait se croiser, s’entrechoquent avec une discrétion formelle et une justesse de tons...
Au rayon X
janvier 2008
En quête de miracle
Cinquante épisodes extraits des annales de l'art contemporain
de
Raphaël Rubinstein
2004
Lmda N°51
Un homme qui entasse des sucettes. Un autre qui filme une séquence intitulée « Se couper les cheveux avec deux paires de ciseaux », et puis encore une autre : « Gratter deux murs à la fois » (les titres ne mentent pas sur le contenu). Un type qui demeure dans une cage vitrée en compagnie de quelques mouches, qui s’ouvre le bras avec une lame de rasoir, et d’attendre que les mouches...
Des mouches dans la plaie
mars 2004
Lectures avec Tinnitus
de
Oskar Pastior
2010
Lmda N°110
Lectures avec Tinnitus & autres acoustiures, d’Oskar Pastior
Si l’invitation à participer à la traduction d’un recueil retraçant le parcours du grand Oskar Pastior, seul poète allemand membre de l’Oulipo, mort en 2006, est une offre qui ne se refuse guère, ce n’est pas sans appréhension que je me mis à la lecture des textes qui m’étaient attribués. Grand maître ès manipulations verbales, jonglant de mille registres, toujours à la frontière du non-sens,...
Hugo Hengl
février 2010
Légende posthume
de
Charles Racine
2013
Lmda N°147
Disparu en 1995 à l’âge de 62 ans, Charles Racine ne cesse de revenir hanter la langue de la poésie française d’une langue ravagée par la douleur et l’ironie.
Premier volet de son œuvre complète (dont Y a-t-il lieu d’écrire ? et Épitaphes seront la suite) Légende posthume nous donne à suivre l’ordre recomposé, selon ce qu’en voulut l’auteur avant sa mort, des poèmes écrits entre 1967 et 1974, redistribués ici en deux grands ensembles, Le sujet est la clairière de son corps (initialement publié par Jacques Dupin aux éditions Maeght en 1975, l’un des...
Au col de l’accent violent
octobre 2013
Matière à l’autre bout l’esprit
de
Paul Wühr
2006
Lmda N°73
La poésie de Paul Wühr (né en 1927) étonne par sa vitesse, son élasticité formelle. Comme une fusée qui déchire et recompose la langue allemande.
Auteur de plus de vingt pièces radiophoniques, prosateur décalé et marqué par l’autre météorite de la littérature allemande qu’est Arno Schmidt, originaire de la Bavière où il vécut longtemps avant de se retirer dans un petit village italien, Paul Wühr est l’un des derniers grands monstres de la littérature expérimentale des années 60. L’un des seuls survivants de cette génération qui dût...
Chute en spirale
mai 2006
Poésie ne peut finir
de
Charles Racine
2018
Lmda N°190
Le Troisième et ultime volet des écrits du poète suisse est une plongée insomniaque, le dernier viatique raturé d’une douleur âpre et réfractaire.
Poésie ne peut finir rassemble les deux dernières décennies (1970-94) d’écriture de Charles Racine, disparu en 1995, après une reconnaissance certaine, certes restreinte, de quelques rares lecteurs (dont Jacques Dupin, Martine Broda et Jean Daive). Frédéric Marteau, qui en est l’éditeur chez Grèges, parle de « mouvements successifs contradictoires : une percée (les années soixante-dix) et un...
Charles Racine, l’itinerrant
février 2018
Voyage en France
de
Friedrich Schlegel
2002
Lmda N°43
Au printemps 1802 Friedrich Schlegel quitte Dresde pour se rendre à Paris. Le compte
rendu de ce voyage d’étude figurera dans la revue Europa qu’il va bientôt lancer. C’est l’occasion d’une méditation sur l’âme des peuples allemand et français. On est donc assez éloigné de toute idée de tourisme : « N’attends pas de ma part une description géographique », annonce-t-il à son ami le romancier...
Voyage en France
mars 2003
Voyage hors des limites de l’Essex
de
John Clare
2003
Lmda N°48
On ne connaît encore que les Poèmes et proses de la folie (1969) de l’Anglais John Clare (1793-1864) et, désormais quelques fragments de ses écrits autobiographiques traduits par Pascal Saliba. Belle et curieuse figure que John Clare, né dans le « morne village » de Helpstone, élevé dans un monde où « le fait de lire des livres (…) n’apporterait rien de plus à l’idiot que j’étais que la...
Fol trimard
novembre 2003
Y a-t-il lieu d’écrire ?
de
Charles Racine
2016
Lmda N°171
Nouvelle œuvre posthume de Charles Racine, Y a-t-il lieu d’écrire ? s’acharne sur la contradiction de sa question et la soulève comme une véritable planche de vie.
Jacques Dupin, qui fut l’éditeur du premier livre de Charles Racine chez Maeght (Le Sujet est la clairière de son corps, 1975), ne se trompait pas en rappelant que la poésie de Charles Racine ressemblait à une « friche entrouverte par la parole et le couteau, une parole merveilleusement ébréchée, un couteau tourné contre soi ». L’homme fut en effet rongé par les deux côtés d’une corde lasse,...
Inhabile, fatalement
mars 2016