Nous sommes en 1965, le narrateur, jeune homme, vient de quitter ses parents. Une fugue pour apprendre la liberté, se confronter à l’errance, entre Paris et Toulouse, la vie rude à coups d’expédients poussée au petit bonheur la chance. Le Parti, où est le père, reste un lien avec la famille et avec le large monde. Bernard Ruhaud écrit la chronique de trois ans d’apprentissage de la vie (petits boulots, petites débrouilles) comme on murmure. Ce roman semble le synopsis d’une vie frôlée à peine par l’écriture, comme si le réveil des souvenirs devait se faire avec la douceur qui convient à la manipulation d’objets fragiles. « La vie n’est pas courte, c’est le monde qui est grand » écrit Bernard Ruhaud. Son livre est encore trop mince : on aimerait qu’il sédentarise un peu plus sa plume sur le territoire de la littérature puisqu’il sait aussi écrire des phrases comme : « Mais plus je fuyais la solitude et plus elle me collait à la peau. Comme une chemise sale. »
On ne part pas pour si peu
Bernard Ruhaud
Stock
87 pages, 10,55 € (69,20 FF)
Domaine français On ne part pas pour si peu
mars 2002 | Le Matricule des Anges n°38
| par
Thierry Guichard
Un livre
On ne part pas pour si peu
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°38
, mars 2002.