Apprendre à lire et mourir. Marjory Fleming, décédée en 1811 à l’âge de 8 ans avait une activité qui la rendait heureuse : parcourir les rayonnages de la bibliothèque de son père et choisir les livres qui lui plaisaient. Oriel Malet, en 1945, revenait sur la courte existence de cette enfant prodige et pleine de vie, assez cultivée pour tenir un journal et composer des poésies. Les éditions Autrement publient cette biographie intimiste, enrichie d’une introduction et d’une postface rédigées par l’auteur respectivement en 1945 et 2002. Comme certains enfants précoces perturbés par leurs capacités, Marjory aurait eu du mal à côtoyer les adultes. Capricieuse, colérique, têtue et boudeuse, ce n’est qu’une plume à la main qu’elle aurait retrouvé sa sérénité. Sans être complètement parvenue à communiquer la fougue qui devait animer l’écrivain en herbe, Oriel Malet abandonne Marjory sur son lit de mort à l’âge de tous les possibles, avouant que le petit personnage l’avait quittée « comme un petit fantôme », laissant la littérature orpheline.
Marjory Fleming
Oriel Malet
Traduit de l’anglais par Laurent Bury
Autrement - 181 pages, 14,95 €
Domaine étranger Marjory Fleming
novembre 2002 | Le Matricule des Anges n°41
| par
Franck Mannoni
Un livre
Marjory Fleming
Par
Franck Mannoni
Le Matricule des Anges n°41
, novembre 2002.