Exilé en France depuis 1981, l’écrivain iranien Ali Erfan publie un recueil de trois nouvelles, autant d’instantanés sur son pays d’origine. Situés pendant et après la révolution islamiste de 1979, les trois récits abordent des questions fondamentales sur la liberté d’agir et de penser, la répression policière et le pouvoir des petits chefs, toujours prêts à opprimer l’homme de la rue. Nulle part emmène ainsi le lecteur au cœur des petites trahisons du quotidien local. Le malheureux héros de cette histoire, accusé bien évidemment à tort d’avoir préparé un attentat, est contraint de fuir s’il ne veut pas être exécuté. Il multiplie les pots de vins, se retrouve ballotté de passeur en passeur, sans jamais atteindre la frontière tant espérée. Il se retrouve un peu plus pauvre, escroqué par ceux qui sont censés le sauver. Qu’il s’agisse de cette aventure dans les montagnes ou de l’adultère évoqué dans Ma femme est une sainte, la littérature d’Ali Erfan a valeur de témoignage. Ali Erfan écrit utile, alerte les consciences, avec la légèreté d’un conteur oriental.
Ma femme est une sainte
Ali Erfan
Traduit du persan avec l’aide
d’Anne Taverne et Emmanuelle Ohniguian
Éditions de l’Aube
110 pages, 11 €
Domaine étranger Ma femme est une sainte
novembre 2002 | Le Matricule des Anges n°41
| par
Franck Mannoni
Un livre
Ma femme est une sainte
Par
Franck Mannoni
Le Matricule des Anges n°41
, novembre 2002.