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Domaine français La prise du Panthéon

novembre 2002 | Le Matricule des Anges n°41 | par Pascal Paillardet

Alexandre Dumas et associés

Bernard Fillaire ne déteste pas les querelles qui grondent sous la mêlée. Dans Alexandre Dumas et associés, publié à la veille du transfert des cendres de l’écrivain au Panthéon, le 30 novembre prochain, le batailleur s’arc-boute contre l’un des piliers les plus robustes de la littérature. Échauffé par ce duel, le gaillard signe un essai tonique tout en contre-pieds dont la construction nerveuse, parfois trop empressée (le pauvre Louis Pilate de Brinn’Gaubast, précepteur de Lucien Daudet, est renommé Brinn d’Augaste !), froissera sans doute les thuriféraires. Portant sa démonstration au-delà de la ligne, Bernard Fillaire, auteur l’an dernier de Lautrec l’enchaîné (Noësis), dénonce « Dumas l’imposteur », le monte-en-l’air de la littérature qui, à l’instar de César, n’a « jamais rien refusé à personne »… et surtout pas sa collaboration.
Mise à nu des méthodes de production d’Alexandre Dumas, son livre ressemble à la visite d’un inspecteur du travail dans un atelier clandestin. Du chef d’équipe aux contributions escamotées par la postérité (Auguste Maquet, co-auteur notamment des Trois mousquetaires) aux gâte-sauce anonymes (Hippolyte Auger, Adrien Dauzats, etc.) et aux employés illustres (Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Eugène Sue), cet ouvrage au ton pamphlétaire possède l’inclémence d’une perquisition.
À travers la « collectivisation des idées » pratiquée dans la fabrique « Dumas et Cie », Bernard Fillaire recense toutes les roueries et subterfuges littéraires apparus avec le roman feuilleton au XIXe siècle, de la négritude au plagiat, dont la prochaine phrase de ce texte sera un exemple. On appelait « teinturiers », au XIXe siècle, les écrivains qui donnaient de la couleur à une œuvre un peu fade, mais Dumas était surtout un « détarqueur » : ce qui signifiait, dans l’argot des voleurs, démarquer du linge afin de se l’attribuer. De la pièce Le Cid, écrite par Corneille d’après une œuvre de Guillén de Castro, à Ubu roi, un emprunt d’Alfred Jarry à Charles Morin, Bernard Fillaire carotte à l’histoire littéraire des secrets de Polichinelle, parfois éventés, mais qu’il est toujours sain de rappeler.

Alexandre Dumas et associés
Bernard Fillaire
Bartillat
143 pages, 14

La prise du Panthéon Par Pascal Paillardet
Le Matricule des Anges n°41 , novembre 2002.