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Domaine français Mots de gorge

mai 2003 | Le Matricule des Anges n°44 | par Catherine Dupérou

Paru initialement en 1967, La Princesse Angine est une fantaisie romancière où Roland Topor exerce ses talents d’auteur et d’illustrateur. Un conte de fées défaites où le loufoque le dispute à l’absurde. En plus d’être une maladie, Angine est une petite fille, une princesse qui fuit son royaume aux mains des ennemis pour aller se réfugier chez son oncle. Elle taille la route à bord d’un camion-éléphant (chut, « éléphant est un mot interdit ! C’est un gros mot. On ne dit pas un éléphant, on dit une souris ») vantant les bienfaits du thon à l’huile, accompagnée par le Duc des Vitamines, son fidèle Chancelier très alcoolique et un peu poète. En chemin, elle rencontre Jonathan, qui s’est foulé la cheville et embarque avec eux. Ensemble ils traversent de très catholiques villes telles Lourdes, Lisieux et Rome. Le voyage est peuplé de rencontres saugrenues et de lettres magiques. De cartes postales pleines de recettes dont la lecture à haute voix dure juste « le temps de cuisson d’un œuf à la coque ». Dans cette sorte d’Alice au pays des lettres à la topo(r)graphie fantaisiste, chaque rencontre est prétexte à discourir et à faire des vers sur tout et sur n’importe quoi : « C’est un poème vous comprenez. On peut dire n’importe quoi. C’est la Poésie qui compte ». Comme la princesse Angine récitant quelques-uns des mille et quelques poèmes que lui a dédiés son Chancelier, l’on pourrait dire que dans cette histoire abracadabrantesque c’est la poésie qui conte. Marcel Moreau, dans sa très belle préface in memoriam, parle ainsi de l’angélique Angine : « On croit à la Princesse, elle a l’haleine si fraîche, à torturer la langue de bois. Derrière elle, on ramasse le bois de la langue, mais ce ne sont déjà plus que copeaux, ou cendres ». Dans Un beau soir, je suis né en face de l’abattoir (Denoël), Topor parlant de sa naissance en 1938, définissait son art poétique qui rimait à ceci : "cette période historique/ m’a insufflé la Panique/ j’ai conservé le dégoût/ De la foule et des gourous/ De l’

La Princesse Angine
Roland Topor
Buchet Chastel - 223 pages, 15

Mots de gorge Par Catherine Dupérou
Le Matricule des Anges n°44 , mai 2003.