1982 : l’URSS d’Andropov déclare ouverte la chasse aux oisifs. Rafles dans les saunas, cinémas et autres bars à bière. Les policiers, travestis parfois en clochards, débusquent le suspect d’un court interrogatoire : « Comment s’appelle ton chef ? » 1987 : Mathias Rust pose son Cessna sur la place Rouge. Suicide en cascade parmi les officiers ridiculisés. 1990 : la tournée (et les « petits » seins) de Patricia Kaas enflamment le peuple russe. Débordées, les autorités agissent. Trains de fans déroutés, groupies internées chez les fous « à titre préventif ». Wladimir Kaminer, né en 1967, passa ses vingt-trois premières années à Moscou (avant de rejoindre Berlin). Il en garde de cuisants souvenirs. Une vie de « parasite », entre petits boulots insoupçonnables et actes de subversion inoffensifs. Désopilant, son tableau des moeurs soviétiques est un chapelet de drôleries, toujours bien arrosées. Un pays où les candidats à l’exil apprennent l’anglais « sous hypnose en 33 jours » et où, toujours, « la calvicie » est signe de révolution.
P. S.
MUSIQUE MILITAIRE
Wladimir Kaminer
Traduit de l’allemand par Jeanne Etoré-Lortholary
Belfond, 190 pages, 18 €
Domaine étranger Musique militaire
juillet 2003 | Le Matricule des Anges n°45
| par
Philippe Savary
Un livre
Musique militaire
Par
Philippe Savary
Le Matricule des Anges n°45
, juillet 2003.