Henning Mankell est plus connu en France comme l’auteur de romans policiers à succès avec son inspecteur fétiche, Kurt Wallander, que comme dramaturge. Il est pourtant l’un des auteurs dramatiques les plus joués en Suède. Et au Mozambique, où il vit une bonne partie de l’année, il dirige depuis 1996 le « Teatro Avenida » ainsi que la seule compagnie professionnelle du pays, « Mutumbela Gogo ».
Cette première traduction française d’une de ses pièces pour la jeunesse est donc une belle découverte. L’histoire débute quand « L’assassin sans scrupules Hasse Karlsson… » apprend que sa mère est mourante. Cela le replonge vingt-six ans plus tôt, au moment de la brouille avec cette dernière. La pièce est un flash-back, une explication posthume à cette mère trahie par son fils. Car la vie de Hasse Karlsson bascule avec l’arrivée de « l’Hirondelle », qui va l’entraîner à jouer à des jeux dangereux, copiant ceux des adultes. « Tu n’as pas vu les adultes ? Comme ils se vengent les uns sur les autres ? » Les victimes sont choisies au hasard, elles passent la nuit, en plein hiver ; près d’un pont de chemin de fer. Jusqu’à ce qu’une de ces mauvaises blagues vire au cauchemar.
Ce conte cruel est placé sous le signe de ce pont, au croisement des routes, entre l’enfance et l’âge adulte. Avec cette question lancinante sur la naissance de la violence : « Pourquoi est-ce qu’on fait des choses qu’on n’a pas envie de faire ? »
L’Assassin sans scrupules Hasse Karlsson dévoile la terrible vérité : comment la femme est morte de froid sur le pont de chemin de fer de Henning Mankell
Traduit du suédois par Terje Sinding, L’Arche, 70 pages, 10 €
Théâtre Terre glacée
octobre 2003 | Le Matricule des Anges n°47
| par
Laurence Cazaux
Terre glacée
Par
Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°47
, octobre 2003.