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Histoire littéraire La magie Pierre Véry

octobre 2003 | Le Matricule des Anges n°47 | par Éric Dussert

Il fit merveille dans le roman de mystère et le cinéma, l’éclectique auteur de Goupi-Mains Rouges est enfin le sujet d’un livre.

Lectures de Pierre Véry

Il est toujours réjouissant de voir apparaître le nom de Pierre Véry sur la couverture d’un ouvrage. Qu’il en soit l’auteur ou le sujet, cet homme qui s’est fait beaucoup plus discret que Léo Malet n’a pourtant pas démérité en produisant quelques chefs-d’œuvre tels que Les Disparus de Saint-Agil, L’Assassinat du père Noël ou encore Goupi-Mains Rouges. Ses lecteurs assidus Thierry Picquet et Stanislas Grandidier lui rendent un hommage en l’équipant d’un joli sac à dos de références bibliographiques et de pages biographiques. Bref, ils l’ancrent dans la littérature du XXe siècle à la place qui lui revient, celle des enchanteurs.
Né en 1900 à Bellon, en Charente, Pierre Véry fut élevé aux champs avant de battre la semelle à Paris en compagnie de son ami de toujours Pierre Béarn (cf. Lmda N°26). En quête d’aventures, les deux jeunes hommes ne rêvent que de partir. Un premier départ pour l’Est, le grand Est, bute sur Reims où Véry gâche du ciment dans le chantier de reconstruction de la cathédrale et renonce à aller plus loin. Avec Béarn, ils fileront à Marseille avec l’idée de se lancer dans le commerce exotique. Mais quand on a le mal de mer… Après avoir travaillé dans un cabinet d’assurances, Pierre Véry trouve préférable de fonder en 1924 une librairie, la Galerie du Zodiaque qu’il cédera peu après à son inséparable ami pour se tourner vers le journalisme et le cinéma, lequel finira par le détourner de la littérature. Tout en multipliant les travaux de presse, plaçant ici et là des récits qui formeront souvent la matière de livres ultérieurs, Véry lance le Pantagruel, un hebdomadaire qui n’existera qu’une poignée de semaines en 1933. Parallèlement, ses premiers succès littéraires assez rapidement rangés dans la catégorie du polar lui firent un drôle d’effet. À la fois attiré et dégoûté par la « littérature de genre », il cherche à « rénover la littérature policière en la rendant poétique et humoristique » et il y parvient. Mais son rêve est plus grand. Il imaginerait « une sorte de roman fleuve policier que je verrais assez bien sous les couleurs de mille et une nuits policières ».
Évidemment, l’ambivalence de ses rapports au polar et son expérience de scénariste activité qui assure son quotidien perturba la postérité. On sait combien en France on aime les mono-activistes aisément étiquetables. Dans le cas de Pierre Véry, radio et cinéma sont les médias qui ont brouillé les cartes l’emmitouflant d’un oubli paradoxal parmi les classiques du roman policier. Après le coup de projecteur apporté par Thierry Picquet et quelques chercheurs de la paralittérature, Pierre Véry apparaîtra sans doute un jour dans la catégorie encore mal étudiée des aventuriers de la poétique de son temps.
Il pourrait être utile en effet de relire en parallèle son autobiographique Meneur de jeu (1934) avec Le Vent du monde de Jacques Spitz (1928) et Œil-de-Dieu de Franz Hellens (1925). Ces trois livres, parmi tant d’autres, montrent à quel point les années 1920-1930 ont été riches en tentatives littéraires qui aboutirent à des écrits nouveaux et fructueux. À côté des sacro-saintes recherches surréalistes, des mondes de liberté s’ébauchaient. Aujourd’hui, grâce au Petit Véhicule et dans la collection des « Maîtres du roman policier » (Librairie des Champs-Élysées), lisons Pierre Véry.

Lectures
de Pierre Véry
Thierry Picquet et
Stanislas Grandidier
préface de Noël Véry
Éditions du Petit Véhicule
176 pages, 18

La magie Pierre Véry Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°47 , octobre 2003.