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Entretiens Les voix du génocide

octobre 2003 | Le Matricule des Anges n°47 | par Christophe Dabitch

À la fois document historique et littéraire, Une saison de machettes est un livre terrifiant. Jean Hatzfeld y recueille la parole des tueurs ordinaires du génocide rwandais et fait entrer le lecteur dans le processus de l’anéantissement.

Une saison de machettes

Il n’y croyait pas au début, il pensait même qu’il lasserait son monde avec ses histoires de génocide. « Une fois, bon, mais deux… » Depuis cinq ans, Jean Hatzfeld consacre une part essentielle de sa vie à une histoire, celle du génocide rwandais, et plus précisément aux récits de ce génocide dans une bourgade entourée de collines, Nyamata. D’abord les récits des rescapés, en 2000 avec Dans le nu de la vie, et aujourd’hui ceux des tueurs dans un livre que l’on hésite à enfermer dans un seul qualificatif, Une saison de machettes. Jean Hatzfeld a la modestie de ne pas vouloir imposer ce qui est devenu son obsession ; la pudeur de ne pas faire étalage d’un moi parti sans doute dans ce long voyage beaucoup plus loin qu’il ne l’imaginait. Il a plongé dans un cauchemar avec cette volonté d’écrire qui était également une bonne raison de ne pas sombrer.
Avant, il était journaliste sportif puis reporter de guerre pour le quotidien Libération. Pendant vingt ans donc, il « couvre » les conflits qui embrasent la planète. Il fait son métier et il aime aussi étrange que puisse paraître ici ce mot le grand « chambardement » de la guerre. Mais sa vie bascule en ex-Yougoslavie, il est gravement blessé à Sarajevo. Sur son lit d’hôpital, il écrit L’Air de la guerre, un des récits les plus justes et les plus profonds sans doute jamais écrits sur cette catastrophe très humaine. Puis il repart en Bosnie et y « finit » la guerre, toujours comme correspondant, toujours promeneur sensible plutôt que cynique baroudeur. Il sort encore une fois du cadre journalistique avec La Guerre au bord du fleuve, un roman qui est sans doute le moins convaincant de ses livres.
En 1994, il est passé au Rwanda et a suivi, après le génocide, l’exode des Hutus durant lequel les bourreaux d’hier deviennent des victimes aux yeux du monde entier. Comme si le génocide des Tutsis qui date seulement de quelques semaines cette tuerie que la communauté internationale a autorisé par son inaction et sa lâcheté a entraîné la mort de 800 000 à un million de Tutsis était oublié, comme si les rescapés étaient réduits au silence. Jean Hatzfeld n’est pas le seul à s’en rendre compte ni le seul à être troublé par le travail journalistique qu’il vient de commettre. Mais il sera un des rares à repartir et le seul à faire un tel travail, cette fois d’écrivain, quelques années plus tard.
Depuis 1998, il cherche des voix. Il vit en grande partie au Rwanda pour cela et abandonne progressivement son métier de journaliste. Les voix des rescapés qu’il recueille sont bouleversantes et effrayantes, leur langue est magnifique. Ce sont les constructions de phrases et les métaphores propres à leur langue maternelle le kinirwanda et à leur façon de voir le monde qui surgissent dans le français langue utilisée du fait de la colonisation belge mais c’est aussi une langue née de ce qu’ils ont traversé. Dans les textes qui accompagnent ces monologues, Jean Hatzfeld a l’art de la distance, du...

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