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Dossier Enrique Vila-Matas
Voix d’un homme-livre

novembre 2003 | Le Matricule des Anges n°48 | par Jean Laurenti

Écrivain catalan, Enrique Vila-Matas qui vient de recevoir le Prix Médicis étranger pour Le Mal de Montano ne revendique qu’une seule nationalité, celle de la littérature. Depuis trente ans, il façonne des machines littéraires au-dessus desquelles plane l’ombre de Kafka et de Borges. En interrogeant le processus même de la création, il propose une lecture radicale du monde.

Pour avoir fréquenté ses livres, s’être laissé porter par la folie réconfortante qui les habite, on va à la rencontre d’Enrique Vila-Matas avec l’impression de le connaître un peu. Une connaissance tiraillée, cependant, entre des pôles aussi opposés que l’impertinence joyeuse du « Shandy » de naguère, la gravité du « Bartleby » ou celle du « Montano » d’aujourd’hui. Il s’agit là de quelques-unes des grandes figures que l’écrivain catalan a façonnées au cours d’une œuvre initiée il y a presque trente ans, tout entière vouée à approcher le mystère de la création littéraire. Au moment de commencer l’entretien nous revient à l’esprit une note sur le « corps de papier de Kafka », « son rire comme un froissement de papier », expressions que Vila-Matas emploie à propos de l’écrivain qu’il situe au plus haut dans son panthéon personnel. Mais pour un temps on ferme les livres et on s’installe en sa compagnie dans le salon feutré de l’hôtel où il est descendu. L’homme qui nous accueille a un visage amical qu’éclaire un sourire un peu inquiet, un regard qui laisse paraître une grande concentration. Au fil de la conversation, on prendra conscience de l’exigence d’Enrique Vila-Matas dans le choix de ses mots, de son souci d’être bien compris. On rapprochera cette attention sourcilleuse accordée à la parole échangée, de sa révolte contre « l’abrutissement du langage » généré par nos sociétés soumises à l’empire du marketing.
Des présupposés éventuels à son égard, il faudra se défaire, pour commencer, du fameux caractère méditerranéen. Vila-Matas est un homme timide, aux gestes et au ton mesurés. Pour l’exubérance ou la truculence, on devra se tourner vers d’autres écrivains de la Péninsule. Il est cependant de façon indéniable un Catalan de souche, né à Barcelone en 1948, « dans une famille d’origine catalane depuis toujours, des deux côtés », appartenant à la classe moyenne. Difficile d’obtenir des confidences sur ceux qui la composent : dans ce registre intime, il fait preuve d’une grande discrétion. On s’attarde un instant sur une photographie du petit Enrique, alors âgé de 4 ans. Il y apparaît en costume de torero face à « une chèvre sauvage empaillée qu’avait chassée mon grand-père. J’avais alors une vocation de torero, à cause de ce film que j’avais vu avec Luis Mariano et Carmen Sevilla. C’est ma mère qui a confectionné l’habit. Les enfants du village où nous passions les vacances venaient assister stoïquement au spectacle. Au cours d’une corrida, un chien a fait irruption dans l’arène et je me suis enfui en courant sous les protestations du public. » L’épisode apparaît, à peine transformé, dans un des récits de Enfants sans enfants. Fin brutale d’une vocation. « Quand quelques années plus tard j’ai commencé à écrire j’ai cru m’engager dans quelque chose de plus paisible. Mais la lecture de Michel Leiris m’a amené à réfléchir à sa théorie du danger, cette nécessité d’introduire ne serait-ce que l’ombre d’une corne de taureau dans tout ce...

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