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Intemporels Chronique d’une déchéance

novembre 2003 | Le Matricule des Anges n°48 | par Didier Garcia

La course à l’abîme et les inconséquences d’un adolescent dans un no man’s land de province. Entre autodestruction et déréliction.

1929. Même si les ragtime font encore danser, les années folles agonisent. Dans quelques mois, le jeudi noir d’octobre aura endeuillé l’économie mondiale. Pendant ce temps, un jury, composé entre autres de Mauriac, Bernanos, Giraudoux, Maurois et Green, décerne à l’unanimité un prix nouvellement créé : celui du premier roman. Son lauréat est Emmanuel Robin, un jeune écrivain qui courtise la trentaine et qui semble promis à une belle carrière. Mais à la surprise générale, l’auteur avoue n’être guère désireux de s’immiscer dans le landernau littéraire ; il confie même à ses illustres parrains qu’il n’envisage pas de bâtir une œuvre, estimant avoir tout dit dans cet Accusé lève-toi qu’ils viennent de couronner. Il ne dira d’ailleurs presque plus rien : pressé par son éditeur, il publie quatre ans plus tard Catherine Pecq, un roman qu’il juge bâclé, abandonne quelques notes au Mercure de France ainsi qu’à Europe, avant de se retirer pour se consacrer à sa véritable passion, l’enseignement, qui lui permet de compenser une absence d’enfant dans sa vie de couple. Imaginant une réédition, il reprendra quand même le roman qui l’avait propulsé sur le devant de la scène, réduisant notamment le titre que son éditeur Plon lui avait imposé.
Emmanuel Robin naît avec le siècle à Babœuf dans l’Oise. Son père s’étant expatrié peu après sa naissance, il est élevé par sa mère. Lors de son année de khâgne à Henri IV, il suit les cours d’Alain et se lie avec Pierre Bost, dédicataire de L’Accusé. Puis il devient professeur de lettres à Coutances, publie quelques textes dans le Navire d’argent, la revue d’Adrienne Monnier, avant de rédiger son coup d’éclat. Lorsqu’il meurt, en 1981, L’Accusé n’a toujours pas revu le jour.
Alors que bon nombre d’écrivains s’appliquent à exalter une enfance heureuse balayée par les tourments de l’Histoire, créant ainsi un véritable courant de littérature juvéniste (ce qui autorisera Edmond Jaloux à lâcher cette remarque agacée : « Il commence à y avoir dans le roman excès d’adolescents ! »), Emmanuel Robin se tourne vers l’absurdité de la destinée humaine. L’Accusé présente le parcours chaotique d’un jeune homme qui, victime d’une humiliation infligée par son père, quitte le domicile familial ; il est alors collégien. Ne parvenant pas à se faire admettre par ses condisciples, il trouve refuge chez sa grand-mère, qui le ramène quelques heures plus tard chez ses parents. Il apprend alors que sa mère est atteinte d’une maladie sans nom dont elle ne se remettra pas. Entraîné dans les aventures politiques de son père, qui délaisse son poste de professeur pour diriger une gazette locale, il quitte les rangs du collège, fréquente les bistrots de la ville, et lorsque sa mère meurt, il décide de se jeter dans la vie comme d’autres dans le vide. La suite prend les allures d’une pitoyable errance. Dans une ville à peine remise de la guerre, il cherche en vain le petit boulot qui lui permettrait d’assurer son quotidien, commet de...

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