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Théâtre Dissonances

novembre 2004 | Le Matricule des Anges n°58 | par Laurence Cazaux

Chez David Lescot, la musique et le théâtre s’associent et font surgir des lignes « dis-harmoniques ».

David Lescot est un jeune dramaturge né en 1971. Également musicien et metteur en scène, il publie sa première pièce Les Conspirateurs, une sorte de « comédie musicale noire », en 1999. Enseignant à l’École régionale d’acteurs de Cannes et à l’université de Paris X-Nanterre, il a également rédigé un essai chez Circé Dramaturgies de la Guerre.
L’Amélioration et L’Instrument à pression traitent toutes les deux de la recherche et de l’impossibilité de l’harmonie. L’Amélioration est plutôt burlesque. Dans ce monologue, Pascal est obnubilé par l’amélioration de son existence. Il s’applique à lui-même toute une méthodologie très stricte qu’il s’est inventé, avec des concepts à la mode, à mi-chemin entre le magazine Elle, un traité de psychologie, un manuel de gestion des relations humaines mais version grande entreprise et une méthode de travail corporel.
Donc dès le réveil, Pascal est projeté vers le mur par une sorte d’appareil de torture, un « extenseur de puissance » dont la fonction semble être de l’aider à « matérialiser l’écart entre celui que tu es et celui que tu n’es pas ». Un réveil plutôt brutal pour un amateur d’harmonie et qui met d’emblée en jeu son emprisonnement. Ensuite pour optimiser sa journée, Pascal met en place toute une série de pôles, les premiers sont matériels, comme par exemple payer les factures, faire du thé ou s’habiller. Les seconds sont immatériels, il s’agit alors d’éloquence, de théorie ou de debriefing. Le but des premières actions de Pascal, c’est de ne pas perdre de temps en parvenant par exemple à faire du thé tout en réglant ses factures et en lisant un traité sur « Le Temps masqué ». Devant la réussite de cette première série d’exercices, Pascal s’oblige en plus à améliorer son éloquence. Il finit alors par s’exprimer avec des phrases absurdes et dénuées de sens. Toute la journée de Pascal se passe donc en une série d’exercices, de bilans, de tests, de training. Rendement, amélioration, optimisation, les valeurs de l’entreprise sont ici appliquées à l’humain. Heureusement Pascal se heurte à une difficulté dans le programme qu’il s’est établi pour la journée, il ne parvient pas à commettre un acte de transgression. La tentative se révèle pitoyable, la machine se dérègle un moment pour notre plus grand plaisir. Ce rêve d’harmonie, de perfection, de maîtrise, aboutit à l’impasse. David Lescot réussit à pousser une situation vers l’absurde. L’Amélioration en appelle à l’imprévu, à l’accident…
L’Instrument à pression se révèle plus lyrique. C’est en quelque sorte le parcours d’une vie, à travers toute une initiation musicale d’un « soufflant ». Il y a ainsi les débuts avec un professeur, les démarrages professionnels accompagnés d’un même trio piano, contrebasse et batterie, l’histoire d’amour, musicale bien sûr, et le dérapage, le fait que petit à petit ce soufflant se mette à jouer de plus en plus faux, de plus en plus fort, de plus en plus à côté, jusqu’à se retrouver seul et finir par se débrancher lui-même. Le théâtre de David Lescot est très ludique, il offre de grandes possibilités d’inventions scéniques, dans une mise en jeu très musicale avec ses accents free, dissonants et parfois déchirants.

* L’Amélioration a été créée en septembre 2004 au Théâtre du Rond Point dans une mise en scène de l’auteur.
** L’Instrument à pression a été enregistrée en public en août 2002 au Festival de la Mousson d’été et diffusée sur France Culture en septembre 2002 dans une réalisation de Claude Guerre.

L’Amélioration
(suivi de)
L’Instrument
à pression

David Lescot
Actes Sud-Papiers
70 pages, 11,50

Dissonances Par Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°58 , novembre 2004.
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