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Éditeur Je est un Autrement

février 2005 | Le Matricule des Anges n°60 | par Eric Naulleau

Rencontre avec un homme pressé de savoir et de faire savoir. Animé d’une « fébrilité patiente », Henry Dougier bâtit depuis trente ans un catalogue qui lui ressemble. Dans l’urgence et avec cohérence.

Parvenu au 77, du faubourg Saint-Antoine, le visiteur du jour médite brièvement sur ce précepte affiché en toutes lettres sous le porche : « Rester éveillé aux bruits du monde, être des passeurs d’idées et d’émotions. » Le temps de traverser un bureau-verrière dans la cour, où s’affairent deux jeunes femmes, et il lui faut à présent recevoir, de la bouche même du maître des lieux, un autre enseignement : « Une maison d’édition, c’est avant tout une maison ». Petit scarabée acquiesce mais demande à voir. Tour du propriétaire au pas de course sur les talons d’Henry Dougier, en attendant de s’essouffler à suivre sa ligne de vie. En face d’une galerie d’exposition/ancien et futur salon de thé, une librairie de belle superficie où l’on découvre d’un seul regard l’ensemble du catalogue des éditions Autrement, au sous-sol une spacieuse salle à manger, dans les étages de vastes et clairs bureaux où l’on ne paraît guère chômer. Pas de doute, on pourrait passer sa vie ici. Et l’on soupçonne que tel doit être le cas de notre guide plus très loin de la barre des 70 ans mais qui en paraît quinze de moins. Une affaire que cet immeuble, paraît-il, « déserté par une start-up suite à l’éclatement de la bulle internet ». La revanche des idées et de la littérature sur la spéculation informatique en quelque sorte le rêve d’un monde où tout prendrait un cours différent… En attendant, toujours ça de pris, récit d’une existence où tout s’est déroulé autrement que prévu.
Petit, Henry Dougier voulait devenir spahi. Vocation contrariée. Passage chez les Jésuites. Met bien plus tard le cap sur khâgne et hypokhâgne. Veto paternel. Prépare HEC, rentre à l’Essec – « (s)’emmerde beaucoup ». À la sortie, rien de plus naturel, décide d’apprendre le chinois. Des mandarins de bon conseil lui peignent un avenir quelque peu obstrué faute de débouchés. Envisage alors un temps de suivre l’enseignement de l’une ou l’autre des business schools américaines quand il rencontre Giscard d’Estaing (le frère de l’ex), lequel lui annonce la création à Fontainebleau d’un équivalent de Harvard. Fait acte de candidature et en 1959… « et en 1959, le service militaire me tombe dessus ». L’Algérie. Chassez le spahi, il revient au galop : formation au Cadre noir de Saumur, intégration dans la Légion étrangère. Débarquement à Sidi Bel Abès : « C’était Fabrice à Waterloo. La légion : discipline de fer. Un régiment de cavalerie : plus snob, tu meurs. » Putsch d’Alger et autres menues péripéties plus tard, deux années et demie ont passé. Retour à Paris en mars 1962 « un peu paumé, très décalé, je continuais à me mettre au garde-à-vous ! » Cinq ans à la Shell, trois à L’Express, le groupe de Jean-Louis Servan-Schreiber. Le voici en 1973 au moment du bilan intermédiaire : « Qu’est-ce que j’avais fait de ma vie ? Elle s’était passée entièrement dans les grandes institutions. Du classique en somme. C’était une partie de moi, mais ce n’était qu’une partie de moi. J’explose, j’arrête tout et je me...

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