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Dossier Jean Rolin
Un enfant du siècle

avril 2005 | Le Matricule des Anges n°62 | par Thierry Guichard

Suivre la vie de Jean Rolin c’est se livrer à une traversée exemplaire des cinquante dernières années. Cet arpenteur des cinq continents et des océans a connu beaucoup de combats et collectionné les expériences fortes. Aiguillonné par l’amour des femmes et le désir de liberté, il inscrit dans ses livres une réalité aux mille visages, plus vraie que celle que nous proposent les médias.

Le printemps allume ses premiers feux aux terrasses des cafés, la rue de Turenne descend vers la Seine au rythme des sirènes qui hurlent et d’un vent léger qui soulève les premières jupes de l’année. Jean Rolin, assis seul à la table d’un bistrot d’angle, regarde la vie qui passe sous les échafaudages. L’écrivain est revenu la veille d’un court séjour à Saint-Nazaire où il a retrouvé deux anciens compagnons de la Gauche Prolétarienne parmi les lecteurs rassemblés autour de Terminal frigo. Son dernier livre s’ouvrant sur la vue qu’on a depuis le « building » sur les chantiers navals qui ont donné naissance au Queen Mary II. S’arracher à la contemplation des passants et de l’ombre que le soleil déplie sur les façades ne l’enchante guère. On a promis de faire au plus court, sachant qu’avec lui, le plus court est impossible. Un impératif cependant mettra quoi qu’il arrive un terme à notre entretien : Kate l’attend. On file donc vers cet appartement sous les toits qu’il occupe : trois pièces minuscules où ne tient pas même une salle de bain, pas plus que les toilettes restées sur le palier. Une cuisine à peine plus grande qu’un placard, un bureau où l’ordre méthodique des objets trahit une certaine maniaquerie, une chambre qu’un lit partage avec quelques livres. On se croirait dans le repère d’un moine et l’homme qui nous accueille, vêtu de sombre comme toujours, le cheveux ras, a déjà été pris, dans les banlieues parisiennes, pour un représentant du culte.
Il arrive parfois que l’histoire familiale soit tissée de légendes qu’on se passe comme héritages. La famille Rolin n’en manque pas, au point qu’un cinéaste qui voudrait raconter le XXe siècle serait bien avisé de la prendre pour sujet. Il pourrait ouvrir son film par l’image du grand-père maternel qui se fait tabasser par la police à Rennes après s’être livré à de l’agitation en faveur de Dreyfus. Gros plan sur sa moustache et fondu enchaîné sur une même pilosité, celle de l’autre grand-père, gueule cassée de la Première Guerre mondiale, colonel d’infanterie, « probablement d’origine paysanne ». S’il suit les indications de Jean Rolin, notre metteur en scène les montrera l’un et l’autre à un banquet d’instituteur pour le premier, d’anciens combattants pour le second « où ils devaient se friser la moustache en racontant des histoires misogynes avant de rentrer chez eux et de trembler devant leurs épouses… » La femme du colonel a la rigueur cléricale de la droite traditionnelle à laquelle elle appartient, l’autre manie probablement l’anticléricalisme de gauche et fait l’école aux enfants de Dinard. C’est cette dernière qui élèvera Jean dans ses premières années. Notre réalisateur devra d’abord évoquer l’oncle maternel à coups d’effets spéciaux pour refaire la bataille qui opposa brièvement en 1942 les forces françaises (vichystes) aux Américains dans le port de Casablanca. C’est probablement le seul combat durant la Seconde Guerre mondiale que livra l’oncle officier de marine....

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