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Vu à la télévision Rentrée : R.A.S

octobre 2005 | Le Matricule des Anges n°67 | par Christian Prigent

Rentrée : R.A.S. Le nouveau patron du service public a fait son topo d’intronisation avec ouverture de boîte à idées : on « respectera les goûts du public », on sera copain de « la famille au quotidien ». TV ? : « gardienne du passé, témoin du présent, guetteuse du futur ». On rendra « l’intelligence intelligible ». On aura l’audace d’un télécrochet urbi et orbi pour sélectionner le bon candidat représentatif pour Eurovision des familles françaises. Sic et encore sic. Salut Line Renaud, Igor et Gricha, Nagui, Delarue. Ils sont venus, ils sont tous là : le temps dure longtemps via retour des mêmes. Chirac est en stage : sa constitution, après celle d’Europe, a du plomb dans l’aile. Mais ça ira mieux, il va rappliquer, tout bronzé, et tenir sa place sur fond bleu de France pour des confidences à PPDA. Zizou : re des nôtres, à cause de voix genre à Domrémy qui l’ont convaincu de piler Erin et bouter l’Helvète hors de la compète. Houellebecq a quitté son île impossible et fait son possible d’ermite irréductible pour fourguer sa soupe de style minimum et vues sur le monde (qu’est vraiment immonde). Même Lance Armstrong va faire son come-back pour nous emmerder : va nous enfiler, sans prise d’EPO (car c’est pas beau), un Tour number 8. Or si on couche 8 c’est signe d’infini : (inf). Coiffez caboche pour l’éternité avec l’entonnoir de la pensée nulle qu’est pensée de tous en congrégation dans du lieu commun. Télé c’est coulis d’images en douceur comme ça goutte musique dans les ascenseurs. Et trou dans ta tête, on l’a dit pas loin sur autre canal avant de partir confesser Phébus, on le remplira avec des envies de sodas sucrés. Et hop les gros sous multinationaux.
Midi : petit flash. Monsieur Henri Sexe a cassé sa pipe. En pleurs sur graviers : Madame Veuve Sexe et toute la nichée descendante de Sexe par la même voie. C’est pitié, ça poigne. Puis Jean Délirant, garagiste en rogne, déclare au micro, que pour Renault, texto, il est un con. Allons bon. Mais Monsieur Renault en incrustation avec le losange en horizontal comme genre de sourire ricane qu’il l’a pas volé, son blaze, le client. Rendez-vous au pré avec les rapières ou, en plus moderne, procès aux Prud’hommes, rigole Monsieur Tronc. Après la potée, hop : sur TF 1. Les Feux de l’Amour : on crépite d’envie. Suite sur même canal : Amour et Fantaisie. On salive d’avance, ça va épicer l’existence. En bref, 13 à 16, c’est, sur TF 1, amour qui rosit bonbon trois plombes roupillon. Sur la 2, mêmes heures : Rex, puis Le Renard. Rien que du canidé policier. Bilan : 14 à 16, c’est crime sur F2. Pour le deux en un (crimes de l’amour ou amour du crime), faudra ronger frein jusqu’à la soirée : FBI sur 2, Crime parfait sur 6. Pour faire patienter : un peu d’exotisme. Sur 5, c’est Masaï en culotte de paille et Ray-Ban sur pif et des messieurs dames en kaki coquet avec la mitraille clic clac les diapos pour soirées d’hiver en clapier rhénan ou sous brumes bataves. On zappe sur la vie pénible de l’ormeau car la vache de loutre elle lui fait misère avec des cailloux en surfant la planche. La griffe et la dent, même le pélican : tout est méchant. Mais pub coupe intrigue. Spots en succession sur primo enfants de lieux pas d’ici forcés de bosser pour des négriers ; deuzio, sur même ton et même durée, monsieur qui peut plus honorer madame. Hop : verre d’eau, cachet et couple retrouve sa vie d’harmonie (sourire dentifrice, ciel azur total et cuicuiteries). Quant aux lardons maigrichons on sait toujours pas s’ils seront esclaves encore pour longtemps, pub propose nada. Enchaînons. Voici des images des îles radieuses et les hibiscus sur de la poitrine bronzifiée à point avec gouttelettes en irisations et rires de fillettes. C’est sûrement pas là qu’on fait suer les gosses à coudre ballons pour des clopinettes ou l’os bon aux chiens. Et vive la langouste avec Thalassa ! (c’est pour sous peu, c’est sur la 3). Ou le reportage en agriculture de fond d’Armorique. Même si ça conclut par pédagogie d’écologie que le paysan salope les rus avec du cochon gavé au nitrate, ça va titiller tes penchants celtiques. Juste cinq minutes à 20h 35, M 6, de Kaamelott, pour te rigoler un peu d’effets Nuls et jeu décalé en décontracté surindiqué avec Perceval en ahuri total et les chevaliers qui causent condensé popu-djeun-bobo sur décor vieilles pierres, d’où désopilant de l’anachronique, c’est bien, c’est mignon. Puis phase pré-chauffage pour la procédure décélération en grand silence seul au fond de cambuse sous la perfusion film ou foot poussif et c’est la visite de Monsieur Morphée.

Rentrée : R.A.S Par Christian Prigent
Le Matricule des Anges n°67 , octobre 2005.
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