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Dossier Eugène Savitzkaya
Le charcutier mythologue

octobre 2005 | Le Matricule des Anges n°67 | par Thierry Guichard

Poussée à tous les vents, la prose de Savitzkaya se permet toutes les libertés y compris celle de rester incomprise. Pour inventer, sur le terreau de toutes les morts, l’art de faire surgir la vie.

Rarement l’œuvre d’un écrivain aura présenté autant d’hétérogénéité que celle d’Eugène Savitzkaya. Poèmes surréalistes ou au couteau, romans sans intrigue ou chroniques variées, biographie d’une star du rock ou éloge de la vie domestique, la prose se fait poétique, le poème prosaïque, la métaphysique côtoie les défécations bucoliques, les lions regardent des enfants dans les forêts belges, on vocifère ici, on pisse depuis les balcons, on mijote une cuisine odorante, les rats courent là-dessous et le jardinier ne cesse d’apprivoiser la nature. Et que dire de la musique : on trouve dans La Disparition de maman de longues périodes qui épuisent la page : « Voici ma petite sœur qui traverse la cour, qui escalade l’échelle, qui disparaît dans le poulailler, qui réapparaît couverte de pailles et de plumes, qui est plus soyeuse qu’un oiseau, voici ma petite sœur au cou blanc, aux jambes toujours sales, à la culotte de coton, qui rit et qui chante, perchée sur le toit et qui jette des pierres lorsqu’on lui adresse la parole, lorsqu’on la regarde avec trop d’insistance, ou bien qu’on passe dans la cour, la voici assise dans le carré d’asperges, ou à genoux dans les fleurs, ou à quatre pattes au milieu des fougères, qui cherche des lombrics, et la voici qui pêche dans le bief et qui attrape deux anguilles qu’elle jette vivantes à ses chats ou qu’elle enferme dans la cage des serins afin de les apprivoiser, ou qu’elle transporte tout le jour dans le panier à salade, ou bien qu’elle porte autour du cou, qu’elle avale, qu’elle dévore et qui survivent en elle, en sa maison d’obscurité, en son lac intérieur tantôt vide, tantôt rempli puis s’écoulant et disparaissant, en son tréfonds sucré, dans l’ancienne cavité de son corps. » (p.11-12) Mais la phrase se fait plus brève dans Fou trop poli : « Parfois le soir, les vitrines étaient des aquariums. » (p.20) La poésie d’un Marin mon cœur où l’écrivain s’agenouille à hauteur de son fils nouveau-né, tranche avec la violence des premiers textes de Mongolie, plaine sale. Du premier : « Marin est une chenille au dos comme du velours. Comme elle se déplace difficilement, elle accepte volontiers de se faire transporter par une tortue, un cheval, un chameau ou un géant dans le col duquel elle cache sa tête portant des antennes innombrables. Elle passe chaque nuit dans son cocon et, le matin, ses parents la déguisent en papillon afin de lui apprendre les gestes de sa vie future et de la mettre au parfum. » (p.88). Du second : « Tu emmènes Jeanne sous la craie, la maison et la pluie. Tu romps Jeanne. Tu dévêts Jeanne sans rien ouvrir des beaux yeux, sans même délivrer les loups et sortir un enfant le plus rouge et long (…). Tu tues Jeanne. On tue toujours Jeanne quand on prend sa tête pour un cœur, sa peau pour un mouton. » À cela, s’ajoutent des surprises placées au cœur même des phrases qui jouent de la métaphore pour perdre définitivement le lecteur, le sauver de l’ennui : « De blanc vêtu, il appuie contre la maison...

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