Olivier Targowla et Maurice Nadeau, c’est une fidélité : cinq livres en une quinzaine d’années. S’il est remarqué par quelques sélections, Olivier Targowla reste souvent dans l’ombre, peut-être, aussi, parce qu’il est un écrivain de la demi-teinte. Être un jour invité quelque part est un roman classique, court, à l’écriture resserrée. Son point de départ frôle l’archétype : un fils, Benoît Lesquera, revient dans sa ville natale, Houvion, « ville tranquille, paisible, âgée » pour prendre héritage. C’est un homme seul, employé de librairie, la trentaine, qui n’a pas été invité dans ce lieu qu’il n’a jamais vraiment connu, n’y ayant vécu que deux ans. Oscillant entre un penchant rêveur et les « vacances studieuses » de celui qui voudrait éclairer son passé, il s’établit pour quelque temps dans une « pension de famille », lui qui devrait panser les plaies de son propre passé familial.
Qui était vraiment son père, cet homme atteint fort jeune d’une maladie chronique ? À la mort de celui-ci, pourquoi sa mère semble avoir abandonné Benoît à ses grands-parents, partant pour l’étranger sans lui donner de nouvelles ? Pourquoi sa mère, qui n’a sûrement jamais pensé revenir, a-t-elle souhaité que la maison familiale soit entretenue jusqu’à ce jour ? Quel livre pourrait faire trait d’union entre Benoît et son père ?
Le roman d’un intime cheminement qui s’enflamme de manière étrange, incongrue, même, dans ses derniers chapitres.
Pierre Hild
Être un jour invité quelque part
d’Olivier Targowla
Maurice Nadeau 152 pages, 15 €
Domaine français Fracture en héritage
octobre 2005 | Le Matricule des Anges n°67
| par
Pierre Hild
Un livre
Fracture en héritage
Par
Pierre Hild
Le Matricule des Anges n°67
, octobre 2005.