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Essais Les vies majuscules

novembre 2005 | Le Matricule des Anges n°68

La Relation biographique

Quelle curiosité, à quel désir de percer les secrets de la création ou à quelle volonté de démystification cédons-nous, lorsque nous nous jetons sur quelque copieuse biographie d’écrivain ? Martine Boyer-Weinmann, universitaire, répond indirectement à cette question : son objet, c’est « la relation biographique », double en fait : celle qui unit le biographe à l’écrivain biographié, mais aussi à son récit, à l’œuvre qu’il crée et pour laquelle il doit déterminer ses propres enjeux et les modalités qui vont lui permettre d’y répondre. Certains ce sont peut-être, malheureusement, les plus nombreux ne s’interrogent guère et se contentent d’« installer le lecteur dans un »cela va de soi« inquiétant », d’autres choisissent l’inventaire méticuleux et parfois indigeste de la biographie à l’américaine, d’autres empruntent une voie plus proche de la fiction (tel Michon et son magnifique Rimbaud le fils), quelques-uns enfin se lancent dans ce qui s’apparente plutôt à une entreprise de démolition. Consciente du discrédit critique et du désintérêt théorique dont souffre ce genre dont on ne peut cependant nier le succès, l’essayiste analyse ici les diverses voies explorées, « entre véridiction et invention », entre les exigences épistémologiques, déontologiques et esthétiques, en s’intéressant de plus près, au cœur de cet ouvrage touffu et cependant alerte, aux trois cas exemplaires de Rimbaud (le légendaire), Colette (la femme-écrivain) et Malraux (le mythographe de soi-même).

La Relation biographique
de Martine Boyer-Weinmann
Éditions Champ Vallon, 481 pages, 27

Les vies majuscules
Le Matricule des Anges n°68 , novembre 2005.
LMDA papier n°68
6,50 
LMDA PDF n°68
4,00